x-rap Posté Janvier 28, 2016 Signaler Share Posté Janvier 28, 2016 Très inspirée Pierre ton récit. Sûrement qu'en cette journée spéciale il était à tes côté et guidait tes doigts sur le clavier. 5 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
luc pro Posté Janvier 28, 2016 Signaler Share Posté Janvier 28, 2016 Wow, de belle présentation. 2 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Le Blanchon Posté Janvier 28, 2016 Signaler Share Posté Janvier 28, 2016 (modifié) Il y a 10 heures, Denis Roy a dit : pas juste a la peche , c est dans tout .. on apprend avec nos essais - erreurs Une fois, j'ai fait une erreur. Elle a duré 12 ans et elle a coûté cher à corriger... J'ai appris pas mal! Modifié Janvier 28, 2016 par Le Blanchon 4 1 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
x-rap Posté Janvier 28, 2016 Signaler Share Posté Janvier 28, 2016 Il y a 15 heures, Didier a dit : Sincèrement x-rap je crois que c'était un des moulinets ( avec la marque de chez luxor) les plus vendus, c'est quand le marché chinois est arrivé avec ses gros sabots que tout a changé forcement, de tous les pêcheurs que j'ai connu, (quand j'ai vraiment commencé la pêche) tous avaient quasiment un 300 A dans leurs armoires de pêche. Faut dire que ce moulinet était très robuste, un Mitchell quoi! J'ai fouillé un peu sur le Luxor qu'on ne connait pas ici. Un moulinet français qui semblait bien fait à l'époque. Ils en fabriquent encore ''nouvelle génération''. Sont ils de bonne qualité voir recherché en Europe? Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Le Blanchon Posté Janvier 28, 2016 C’est un message populaire. Signaler Share Posté Janvier 28, 2016 (modifié) Le 24/1/2016à17:00, Le Blanchon a dit : Bon, je tiens parole. Je ne sais pas si je vais tout faire d'un trait mais bon, il faut bien s'y mettre si on veut espérer un résultat! Au pire ça sera un feuilleton sur quelques jours... 4 août 1979 Tout le ménage de la famille est dans le gros camion. Le pick-up de mon père est aussi plein à raz-bord. Les essieux de la remorque qui y est couplée ploient sous le poids. Nous quittons un petit village de Lanaudière pour un autre de la Mauricie qui est le patelin natal de ma mère. Mon père a un nouvel emploie. Il sera contremaître pour une grosse compagnie de maçonnerie qui se spécialise dans la pose de brique réfractaires utilisées entre-autre dans les fours des fonderies. À l'époque, je ne savais pas, du haut de mes 10 ans, que l'économie accusait un ralentissement majeur, que les taux d'intérêts à la hausse étouffaient les travailleurs qui tentaient tant bien que mal de joindre les deux bouts face à une inflation élevée et des versements hypothécaires à la hausse. J'allais entré en 5e année dans une nouvelle école de village, parmi des enfants qui étaient dans la même classe depuis la maternelle. En même temps, j'allais connaître une branche de ma famille que je n'avais jamais rencontrée. Ma grand-mère maternelle est décédée en 1948 alors que ma mère n'avais que 3 ans. Elle a laissé derrière elle 7 enfants dont un bébé de 3 mois. Mon grand-père s'est remarié 3 ans plus tard avec une veuve ayant déjà elle aussi 7 enfants dont certains avaient déjà quitté le nid familiale pour travailler de leurs propre ailes. De cette nouvelle union est née une autre petite fille, faisant ployer cette branche de l'arbre généalogique familiale sous le poids de 15 bouches à nourrir... J'arrive donc dans un nouveau milieu environ 1 mois avant la rentrée. 3 enfants dont je suis l’aîné se retrouvent déracinés, déboussolés. Tout de suite, mon père débute le boulot. Il travaille la semaine sur la construction d'une grosse usine et le week-end, il fait de petits contrats de maçonnerie afin de permettre à la famille de joindre les deux bouts. Ma mère trouve un travail à temps partiel de suppléante à l'école du village. La première maison n'est pas vendue mais mes parents trouvent à la louer. Tout devrait bien aller. Devrait... Les premiers jours de notre arrivée, je fais la connaissance de quelques nouveaux oncles et tantes ainsi que de plusieurs cousins et cousines plus vieux que moi. Tous défilent pour nous aider à emménager. Plusieurs habitent le même rang que nous. On me présente un cousin d'un an mon aîné. Il s'appelle Stéphane (comme un grand nombre de garçon à l'époque ). Je m'aperçois qu'il est timide. Sa gêne le fait même un peu bégailler parfois. Il est sportif: Baseball, hockey, ping-pong et bien sur la pêche! Il est bon dans tout malgré sa petite taille (Je le dépasse d'au moins 10 cm à l'époque). Cette rencontre à changé ma vie Très vite, on se trouve des points en commun. On prends d'ailleurs le même autobus scolaire. Toute l'année, on s'assoit dans le même banc. Je joue aussi au hockey mais il est dans l'équipe de plus haut niveau. Je le vois souvent jouer et il est rapide. Il enchaîne les buts. L'année scolaire passe et souvent il me parle de pêche. Je suis intrigué par cette activité. Stéphane me dit qu'il y a "un crique" (pour employer ses mots) derrière chez lui dans lequel il prends de la truite. Comme la rivière est parallèle "au rang" elle doit aussi passer derrière chez nous, au bout de notre terre. Il promet de m'y amener le printemps venu. Dans la même période, mes parents apprennent que la maison louée ne l'est plus. Les locataires se sont poussés en douce... Ils se sont fait coupé l'électricité par faute de non-paiement. Avec l'arrivée de l'hiver, le gel a fait son oeuvre sur la tuyauterie... Il y a maintenant 2 hypothèques a payer, deux comptes de taxes, les réparations et le re-branchement d'Hydro... Je ne sais pas comment mes parents s'y sont pris, mais nous, les enfants, ne nous sommes aperçus de rien à l'époque. Mon frère et moi avons continué le hockey et ma soeur le "patin de fantaisie" comme on disait dans le temps. Il y a toujours eu de la nourriture sur la table et nous avions des vêtements à notre taille. Mon père qui travaillait déjà sept jours sur sept en a rajouter par les soirs de semaines en faisant des contrats en revenant de l'usine. Ma mère est entrée a Revenus Canada. Elle faisait son 40 heures, elle tenait maison et faisait la tenue de livre ainsi que la facturation pour mon père. Bien plus tard, elle m'avouera que les fins de mois étaient très difficiles. Elle m'a raconté qu'une fois elle devait aller à un rendez-vous pour les lunettes de ma soeur et qu'il n'y avait plus d'essence dans l'auto. Elle était aller voir son demi-frère qui était notre voisin immédiat. Il lui avait prêté 20$ malgré qu'il avait 6 enfants à la maison... Maintenant, avec le recul, je me souviens de certains faits que je ne remarquais pas à l'époque. C'est d'ailleurs à cet âge que j'ai appris sans m'en rendre compte que la fierté est un produit de luxe et que les liens familiaux sont plus forts que tout. Accepter l'aide était intelligent... Deux des soeurs de ma mère avaient des enfants de quelques ans nos aînés. Arrivaient donc à la maison de façon assez régulière des boîtes de vêtements usagés mais encore bons. Notre mère, par je ne sais quel subterfuge, à d'ailleurs réussi à changer ces moments gênants en véritable fête où l'on ouvrait la boîte comme si nous recevions un cadeau. En fait, s'en était un... De mon côté, j'accusai assez mal le changement de milieu, entre autre en raison du fait que mes nouveaux camarades de classe avaient trouvé en moi un souffre douleur venu d'ailleurs. Leur groupe formé il y a plus de 5 ans me rejetait fermement. J'étais différent. J'était hyper-actif (je le suis encore aujourd'hui). et je dérangeais. Ho que j'en ai voulu à mes parents de m'avoir amené dans ce village maudit ou il me semblait que les coups de poing me pleuvaient plus souvent sur la gueule que la pluie elle-même pouvait le faire sur ma tête... Nous sommes 3 enfants en 3 ans chez nous en passant. Probablement pour ça que mon père a commencé à m'amener sur les chantiers les week-ends. Sage décision! L'hyper-activité qui me caractérisait n'était rien d'autre qu'une méga réserve d'énergie qu'il fallait apprendre à canaliser! Quoi de mieux que le travail pour drainer cette vigueur exacerbé d'adolescent pré-pubère? Il faut dire qu'ayant lui-même été renvoyé de son école de village à 15 ans parce qu'on le disait incontrôlable (en fait, c'est une religieuse qui parlait à coups de strap qui le disait...) il avait été pris en charge par son grand-père cultivateur qui l'avait mis à l'ouvrage sur la ferme le temps qu'il atteigne l'âge de 16 ans lui permettant d'aller à l'école des métiers... Donc, peut-être était-ce aussi un coup de chance pour lui dans sa tentative de donner une pause à ma mère les week-ends... Bref, le travail me fût salutaire, me permettant entre-autre de ne pas être laissé seul chez moi par manque d'amis... Bon, revenons à nos truites: Au printemps, Stéphane tint parole et m'amena à la pêche dans la fameuse crique. Pas une mince affaire quand on a pas l'outil principal requis pour l'activité. À mes lamentations sur le fait que je ne pouvais pêcher sans canne à pêche, mon père qui venait d'une famille de 10 enfants m'avait répondu que, lui, il pêchait avec une corde enroulé "au boute d'une gaule"... Malgré le fait que l'autre maison avait finalement été vendue au cour de l'hiver et du même coup toutes les dépenses s'y rattachant éliminées, la richesse ne semblait pas s'être pointée le bout du nez suffisamment pour nous permettre d'acheter de la fierté... C'est donc de cette manière que j'ai fait mes débuts. Une fois au bord de l'eau, je retrouve le Stéphane qui excelle entre-autre au hockey. Il est confiant, concentré et patient. Il m'explique, me montre, m'apprend. On "bêche" nos vers dans un flan glaiseux de la vallée qui entoure la rivière de ses murs sauvages. Nous sommes jeunes et vigoureux. On se rends sur place en vélo dans de petits sentiers. On laisse nos montures en haut, camouflées sous des arbres et on descend la côte qui est abrupte comme la face d'un singe. D'en haut, la rivière est invisible tellement le couvert de végétation est dense. Une fois sur place, ce n'est pas de la tarte non plus! Les aulnes recouvrent l'eau à biens des endroits. Stéphane est expert pour lancer son leurre fétiche dans les trouées (une Veltic no 2). Il capture en maître plusieurs truites à chaque sortie de pêche, leur taille variants entre 6 et 10 pouces de long. Nos cris raisonnent dans la vallée à chacune de ses prises. De mon côté, malgré que ça fait plusieurs fois que je l'accompagne, le bonheur de prendre ma première prise se fait attendre. Ma "gaule" munie d'une rudimentaire ficelle blanche enroulée au bout et mon simple hameçon ne semblent pas être suffisants pour réveiller le poisson dans cette eau couleur de sable brun. L'émotion qui demeure claire à mon esprit sur cette période de ma vie est l'admiration. Hé oui, j'admirais vraiment mon cousin et meilleur ami de son savoir faire et de sa maîtrise de la technique. S'aurait put être de la jalousie mais non, c'était vraiment de l'admiration. Il faut dire que jamais il n'a été condescendant ou désobligeant à mon égard. Je crois, je suis sur même, qu'il aimait autant ma présence que moi la sienne. Il était le seul de mon âge qui me traitait comme il faut à cette époque... J'avais de longues jambes ce qui m'avantageait grandement dans nos marches interminables le longs de ces rives sales à la végétation denses, remplies d'obstacles. Quand nous revenions, nous faisions souvent la course pour remonter la coulée et j'arrivais toujours en haut avant lui. On riait souvent malgré notre essoufflement après cet effort. Il sacrait aussi parfois de ne pouvoir me battre. Alors on sautait sur nos vélos sans prendre de pause et on pédalait comme des dingues en continuant de faire la course. Bon Dieu qu'on avait du gaz! L'année scolaire s'est terminée sans que je n'ais attrapé une seule truite malgré que Stéphane fût assez généreux pour me prêter sa magnifique canne à pêche à quelques occasions. J'étais un peu déçu, mais pas découragé. Nous formions une équipe. Souvent, au moment de trouver les vers, il partait pêcher dès les 2 ou 3 premiers. Moi je continuais de retourner la mousse et la glaise pour emplir le pot puis j'allais le rejoindre. Aussi bien utilisé nos forces respectives pour avoir du succès! Je ne me souviens pas trop à quel moment s'est produit ce que je vais vous raconter dans les prochaines lignes. Faudrait que je demande à mon père s'il s'en souvient lui car ce qu'il m'a offert en ce début d'été est et restera probablement le plus beau cadeau de ma vie! On dirait d'ailleurs que ce n'est qu'hier que je le vois revenir du travail. Il s'est arrêté à la quincaillerie car son camion est plein de matériaux qui devront probablement servir sur un chantier de la fin de semaine prochaine. Je me souviens qu'il ne fait plus tout à fait clair, mais qu'il ne fait pas encore tout à fait noir non-plus. Il fait chaud car mon frère et moi sommes en short et t-shirt. On cour vers le pick-up qui entre dans la cour. Nous sommes pieds-nus. À l'époque, on voyait notre père durant de cours moments seulement qui séparaient son retour du travail et l'heure de notre coucher (sauf pour moi qui allait au travail avec lui). C'était donc la fête à cette heure du soir chez nous! Souvent, malgré la fatigue, il nous prenait mon frère et moi et on se tiraillait. Ma soeur arrivait avec ses "barniques" en lui criant de nous lâcher et en s'accrochant à une de ses jambes. Il nous arrivait de nous écraser tous les 4 par terre dans la pelouse dans un déluge de rires et de cris heureux. Quelle simplicité avait nos vies d'enfants! Mais ce fameux soir-là, mon père avait un drôle d'air. Plutôt de courir vers nous comme à l'habitude, il marchait lentement vers moi avec un regard intense. Son linge étai tout poussiéreux comme d'habitude, il portait ses bottes de travail habituelles, toujours aussi blanches de poussière de mortier. Les 2 autres avaient aussi remarqué. Ils s'étaient d'ailleurs arrêtés de courir, fixant notre père en attente de ce qui allait se passer. Je suis arrivé en marchant, intrigué aussi. Les hommes de l'âge de mon père ne font pas dans la dentelle car ce produit ,à leur époque, était encore plus dispendieux que la fierté. Mon père s'est contenté d'exhiber devant lui ce qu'il tenait derrière son dos une seconde auparavant. Apparut alors devant moi un paquet de plastique transparent long et mince sur lequel était écrit le mot "Zebco" qui m'était alors inconnu. Quelle joie j'ai ressenti à ce moment, Je n'ai pas de mots pour le décrire. Mon père, pour je ne savais quelle raison, venait de faire une folie en m'achetant un kit canne et moulinet. Une canne en 2 sections et un moulinet en plastique vert avec du vrai fil à pêche! WOW WOW WOW! Je me souviens avoir éprouvé une grande envie de pleurer de joie mais je me suis contrôlé comme la fois où j'avais décidé d'affronter l'orage dans mon lit comme un grand plutôt que de descendre en hurlant retrouver mes parents comme nous le faisions tous les 3 dans ces moments là... Je n'ai pas dormi ce soir-là, ou sinon très peu. Le lendemain, je cognais à la porte chez Stéphane tellement tôt que j'ai réveillé tout le monde chez lui malgré les 3 km que je devais faire en vélo entre chez moi et chez lui! Je ne vous compterai pas de menterie: je ne me souviens pas de ma première truite! Vous trouvez ça bizarre? Pas moi pour la simple et seule raison que ce n'est pas vraiment important. Je m'explique: l'amitié qui est née cette année là entre Stéphane et moi ainsi que l'exemple d'acharnement de mes parents et les efforts qu'ils ont mis depuis ce temps pour nous éduquer et nous scolariser ont fait de moi l'homme que je suis aujourd'hui. La pêche, elle, a été salvatrice à plusieurs égards: elle m'a permis de connaitre et d'admirer la nature, de vivre avec elle plutôt que de la combattre. Elle m'a permis, a un âge où l'enfance et l'âge adulte se chevauchent et se combattent farouchement, de trouver le calme et la paix qui faisaient défaut dans mes relations avec mes semblables. Elle m'a permis d'oublier les coups et les injures à l'école et dans l'autobus. Elle m'a permis de vivre librement malgré mes différences, sans cris, sans punitions. Elle m'a permis de cesser d'avoir peur. Depuis, la pêche a parfois reçu mes larmes et souvent mes rires. J'y ai célébré mes succès et réfléchit mes échecs. Je suis toujours un hyper-actif, ce qu'on appelait à l'époque un "enfant tannant". Et pourtant, depuis que j'ai 10 ans, j'ai passé probablement des milliers d'heures à la pêche, seul ou en groupe, sans parler, sans bouger plus que ce qu'il en fallait pour ce faire, sans déranger. J'ai apprivoisé autant la solitude que l'amitié et la complicité au sein de cette activité. J'y ai appris à m'aimer, pas trop, juste assez, question de garder l'équilibre. À suivre... P.S. Ma conjointe me dit souvent que la pêche m'a sauvé la vie. Je crois qu'elle a raison. 2e partie... Quelques été passent. Stéphane et moi sommes devenus les rois de la petites rivières. On y passe le plus clair de nos temps libres. Quand les chaleurs de l'été arrivent, on ne perd plus notre temps à se battre contre les banchailles de la rive: on marche carrément dans la rivière. D'ailleurs, je me souviens d'un hiver du début des années 80 où il y a eu pas mal plus de pluie et de verglas que de neige. Les champs de cultivateurs dans mon coin se changeront en lacs. Quand ils finiront par geler, on se retrouvera avec des patinoires de plusieurs kilomètres! On y a brûlé encore du gaz en maudit! On lançait la puck aussi loin qu'on le pouvaient et on courrait après... À l'été suivant, tous les aulnes et boulots autour de notre rivière nous donnent l'impression de s'être passé le mot pour nous compliquer la vie! Notre crique est presque toute recouverte de branche qui courbent le dos suite à ce drôle d'hiver. On continue de marcher dans l'eau pour pêcher. Parfois, il faut se pencer tellement pour passer que mon visage touche à l'eau! Mais il n'y a pas que du mauvais dans cette transformation de notre terrain de jeu: on se rends compte que les truites aiment l'ombre et la fraîcheur. Hoooo! Maintenant, on laisse descendre notre leurre sous ses abris à poisson, dans le courant. Quand on commence la récupération de la ligne, il n'est pas rare de prendre une belle palette. On a pris durant ses années quelques belles 12 po. Comme on grandi, la laisse familiale s'étire. On explore tous les coins, même les plus loin de chez nous. Il n'est pas rare, lorsque l'on part à vélo pour la pêche, d'avoir 4 ou 6 sandwich dans notre sac à dos pour pouvoir dîner et souper dans le bois. Mais depuis un bout, Stéphane me parle de la Rivière St-Maurice où il va parfois avec son père. Il me parle de dorés et de gros brochets. Ces deux espèces, à partir de ce moment, enterons mes rêves de jeune garçon. Stéphane est au secondaire. On ne prends plus la même autobus durant un an, le temps que je fasse moi aussi mon entrée dans la grande école de la ville d'à côté. C'est d'ailleurs après mon secondaire 1 que Réal, le père de Stéphane nous amènes tous les deux sur les rives de la Rivière St-Maurice un de ces soirs. Je n'y ai rien pris! Stéphane m'avait parlé du leurre a utiliser: JIG. Dans le vieux coffre de mon père, j'avais repéré une poignée de ces petits morceaux de caoutchouc jaunes avec la queue roulée. Après cette soirée, ils furent tous portés disparus sans exception! "Missing in action"... Je ne suis pas du genre a accepter l'échec sans broncher! Je rêvais maintenant de ce grand cour d'eau noir au forts courants et aux dorés que Réal avait pris devant nous! Quelle déception par contre quand ma mère m'interdit d'aller pêcher là sans un adulte. C'était trop dangereux selon elle... Aujourd'hui, je sais qu'elle avait raison. Chez nous, quand on se faisait dire non une fois, on ne revenait pas à la charge sous peine de sanctions pas plaisantes du tout... J'ai donc accepté malgré moi ce jugement maternel. En secondaire 2, je me suis retrouvé dans la même classe que Stéphane. J'ai alors appris que ce n'était pas facile pour lui les études. De mon côté, je n'avais aucun problème si on excluait les mauvais comportements en classe et le manque de discipline face au règlements. Assez normal quand on y pense un peu: essayez de garder un hyper-actif assis tranquille toute une journée relevait de la magie, voir même de la fiction... Dans l'autobus, on parlait de pêche tout le temps. D'autres gars on commencé à se joindre à nous. Je me souviens, qu'à l'époque, du printemps jusqu'à l'automne, il y avait toujours une paire de jeans mouillée sur la corde à linge et des espadrilles sales et usées sur la galerie chez nous. On aurait dit que ces vêtements ne séchaient jamais. Je les prenais d'ailleurs là en partant à la pêche et je les y remettais au retour. Nous mangions aussi régulièrement de la truite au souper à la maison... Vous souvenez-vous des manteaux Kiwi, ces vestes semi-imperméables, très légères avec une poche sur le devant dans lequel on pouvait insérer tout le manteau qui se changeait alors en génial sac de taille? Hoooo que j'ai adoré ce manteau! Je mettais un sac dans la poche sur le devant. Quand je capturais une truite alors que j'étais dans l'eau, je pouvais la mettre dedans et continuer à pêcher sans changer d'endroit. Une fois, ma mère se plaignait d'une mauvaise odeur dans le portique où on accrochait notre linge. Ça empirait de jour en jour, jusqu'à ce qu'elle en trouve la cause: mon Kiwi! Une de mes truites étaient restée dans la poche... Ouf, je me suis fais sonner les oreilles! Il y avait aussi souvent des vers, complets ou en parties, de séchés dans mes poches... C'est là que j'ai appris à utiliser la machine à laver car ma mère avait horreur de ces "bébittes". J'ai donc hérité de la tâche de laver mon linge... J'avais environ 14 ans quand j'ai redemandé la permission d'aller pêcher la St-Maurice avec comme argument que je savais très bien nager (on avait une piscine à la maison maintenant), que j'étais assez grand (5 pi 11 po c'était effectivement assez grand...) et que tous mes amis eux y allaient (pieux mensonges ici...) et que de toute façon je serais prudent (ce qui fût généralement le cas ). Je fût donc persuasif à souhait! Seule condition: revenir avant la noirceur... À partir de ce moment, nous avons laissé les truites de la petite crique se reposer pour nous attaqué aux dorés, aux brochets de toute tailles, au achigans, aux perchaudes en quantité astronomiques, aux barbotes et barbues, aux anguilles, aux carpes, aux laquaiches et à surement d'autres espèces que j'oublie... Ce fût le dernier été ou je n'avais pas de travail à temps plein, juste les week-ends. Me restait donc 5 jours par semaine... Je peux vous jurer que je connais chaque roche et chaque fausse de ce cour d'eau géant comme le fond de ma poche sur environ 3 km de la Rivière St-Maurice. Rendu à cette âge, je travaillais vraiment sur les chantiers. Je recevais donc un paie. Wow! Ce n'était pas bien gros (15$/jour) mais ça m' a permis d'acheter des jigs, du fil neuf pour mon moulinet et quelques Rapala très dispendieux. Au printemps, pêcher l'endroit où nous allions était très difficile car l'eau recouvrait entièrement les berges rocheuses pour entrer dans le bois, au travers les arbres. Nous perdions pas mal de jigs mais il n'était pas rare de prendre 25-30 doré chacun Stéphane et moi avec presque autant de petits brochets. Je me souviens d'une fois où il ne me restait qu'un seul jig que j'avais du rafistoler avec du tape électrique pour continuer à pêcher tellement il était abîmé par les dents coupantes des brochetons... Dans les années qui ont suivies, quand le coup d'eau du printemps était passé et la fraie du doré terminée, on se faisait des journées "récupération" de leurres. Avec mon argent, je m'étais acheté un kit masque-palmes-tubas. On en a ramassé des poches pleines! Ça nous a aussi permis de connaitre le fond de notre terrain de jeu. C'était dans les années où l'on écoutait les reportages de Cousteau à la télé... C'était l'époque ou la notion de permis de pêche et de dates d'ouvertures nous étaient totalement inconnues... À l'école, on ne parlait que de nos pêches. Nos amis ne nous croyaient pas tout le temps. Une fois, pour leur fermer la trappe, j'avais amené 3-4 têtes de brochets dans mon sac d'école. Le matin avant les cours, je les ai conviés dans les toilettes du complexe sportif de l'école et j'ai vidé mon sac dans le lavabo... On à tous bien ris et nous sommes partis à nos cours... en laissant les têtes là! S'il y a quelqu'un ici qui a été concierge dans une école et qui se souvient d'avoir ramassé des têtes de brochet dans un évier, et bien c'était moi! Pour ma défense, on faisait de la remise à l'eau systématique. J'avais vite compris qu'il était inutile de ramener (et trop difficile en vélo) de telles quantités de poissons à la maison. J'ai pas mal honte par contre du fait que les gars à l'école parlaient du brochet dans la St-Maurice comme étant une espèce nuisible qui mangeait le doré. Il nous est arrivé à quelques occasions de quitter les lieux en laissant plusieurs cadavres de brochettons cuire au soleil... Surtout qu'aujourd'hui, il relève de la pure chance de capturer un brochet dans ce secteur... Mais bon, c'était la bêtise et l'innocence de la jeunesse... Je crois que le fait de passer notre temps au bord de l'eau était un prétexte pour cacher nos visages boutonneux au reste du monde à l'époque! J'étais grand et nous étions maigres, vites comme des lièvres mais forts comme des poux malades... Tous les pêcheurs du coin nous connaissaient. On pêchait souvent au travers des adultes qui nous traitaient en adultes. On apprenait d'eux et parfois ils apprenaient de nous. J'ai souvent pêché dans l'eau à mi-cuisse en espadrilles alors qu'il y avait encore des plaques de neige dans le bois. J'ai déjà du me faire un feu pour me réchauffer car je souffrais d'hypothermie après être aller dans l'eau jusqu'en dessous des bras pour décrocher mon jig pris au fond... Je m'étais gelé le pendentif entre les jambes... Bon, faudrait pas que ma mère lise ça... Avec les années, on est aussi devenus les rois de cette rivière. Le fait de la connaitre par coeur n'était pas pour nous nuire. Une fois, je devais avoir environ 20 ans, j'étais avec mes waders (enfin) bien avancé dans l'eau. Je me tenais sur une grosse roche dans le courant que je connaissais malgré qu'elle fusse submergée à ce moment là. Ça me permettait de pêcher directement où se trouvait les dorés. Je les capturais d'ailleurs l'un après l'autre. Arrive un gars avec un jeune enfant. Ils ne sont pas équipés pour atteindre la zone payante trop loin de la rive. Le type me vois remettre les dorés à l'eau l'un après l'autre. Il est estomaqué et me le fait savoir. Je lui dis alors de rester là, que je vais leur en donner. Et bien, en moins d'une demi-heure je lui avais lancé 12 dorés dans le bois (6 pour lui et 6 pour le petit) que le garçon s'empressait d'aller récupérer dans les brouissailles... Bon, je sais, j'étais en infraction mais à l'époque, ça ne semblait être grave pour personne c'est choses-là... Au moins, on avait eu des permis de pêche depuis le temps... J'avais 15 ans lorsque j'ai eu ma première blonde. Maudit qu'elle était belle! Tous les gars m'enviaient de me voir avec elle. Durant cette période là, j'ai un peu perdu la pêche de vue (2 mois). Je pédalais encore avec mon vélo mais je partais dans la direction opposée à la rivière pour aller la rejoindre au village. Un soir, c'était un vendredi, elle m'appelle chez moi pour me dire que ces parents vont magasiner au centre d'achat et elle m'offre qu'ils viennent me chercher pour y aller avec eux. Magasiner? Bof! Je lui dis que mes chums vont pêcher et que j'aimerais y aller avec eux. Cour silence au bout du fil... Elle me dit Ok mais il y a de la déception dans sa voix. Je part donc pêcher après 2 longs mois d'abstinence... Le samedi et le dimanche je travaille. Je la rappelle les 2 soirs mais elle ne retourne pas mes appelles. Le lundi on fini par se rejoindre. On prends rendez-vous au village pour le mardi soir... Oups! je venais d'être remis à l'eau comme mes poissons de la St-Maurice! Ce soir là, je crois avoir battu un record olympique de vitesse en vélo pour revenir à la maison. 5-6 km avec le vent dans les cheveux et les larmes aux yeux. Le week-end suivant, je pêchais à nouveau. Elle était oubliée... Modifié Janvier 28, 2016 par Le Blanchon 13 1 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. LacAlbanel Posté Janvier 28, 2016 C’est un message populaire. Signaler Share Posté Janvier 28, 2016 (modifié) Hâte de lire la suite mon cher Blanchon!!!!!! Tes truites de ruisseau de 12 pouces me font rêver!!! De mon côté, j'en suis rendu à l'âge adulte... Début 90-91. Mes études sont faites, je trouve du travail à Québec. Avide de nouvelles aventures, le p'tit gars du Saguenay émigre dans la grande ville!!! Choc brutal... Il n'y a pas de place pour pêcher ici? Le Fleuve, on peut pêcher là-dedans? Aucune idée... Ceci dit, comme mon premier logis se trouve à Limoilou, et que je m'aperçois une fois l'hiver venu, que dans mon innocence de jeunesse, je n'avais pas songé à vérifier si un stationnement était inclus, ni même un endroit pour ranger mon matériel ( locker ). Je me retrouve en choc culturel à squatter les stationnements d'épiceries la nuit lorsqu'il y a déneigement, la vie citadine m'envahit et... J'en perds toute idée de pêche!!! Il se passera quelques années avant que la maladie ne m'envahisse à nouveau. Mais rassurez-vous, tout espoir n'était pas perdu, je retourne dans mon patelin, pêcher avec mon père, une ou deux fois par été, et bien sûr une fois par automne, à notre traditionnelle pêche à l'éperlan, soit à St-Siméon, ou à Anse St-Jean ( je vous raconterai plus loin un moment fort de ma vie, relié à cet endroit... À suivre. ). Je finis par rencontrer la femme de ma vie, qui devint la digne mère de mes enfants ( nous ne sommes plus ensemble depuis + de 10 ans mais je garde toujours un profond respect pour elle, à mon sens, même si l'amour n'existe plus, elle fut LA meilleure femme que j'ai rencontré à ce jour pour être la mère de mes/nos enfants. Et ils sont tous deux ( ma fille et mon fils ) une preuve de cette belle réussite de vie ( je vous raconterai LEURS débuts à eux, ça aussi, c'est à suivre... ) Nous déménageons à Beauport, tout au bord du Fleuve ( Montmorency, au pied de la splendide chute du même nom, la plus haute au Canada ). Je me sens soudain redevenir moi-même... Ayant été élevé au bord d'une rivière, j'ai toujours vu de l'eau le matin en me levant, c'est comme si ça m'était, nécessaire. L'envie de pêcher me reprend donc. Je sors ma moucheuse et, je me rend à l'extrémité du boulevard des Chutes, j'y avais observé les battures qui à marée basse, laissaient apparaître des champs entiers d'herbiers. Je me dis que possiblement, des brochets pourraient venir s'y alimenter. Je descend donc sur les enrochement, et je commence à lancer une de mes éternelles Mickey Finn tandem ( j'avais commencé à fabriquer mes mouches à peu près au moment où j'ai découvert ce type de pêche, avec la vieille moucheuse de mon père, qui n'avait à peu près jamais servi, et une soie toute craquelée... Je n'en faisais plus depuis belle lurette mais il me restait une tonne de mouches ). Ahhh, le plaisir de sentir la soie se dérouler au bout de la canne!!!! Ouffff..... Inimaginable combien se sentiment de plaisir revenu fut fort!!! Ceci dit, j'en ai fouetté un méchant coup, sans succès... Puis, alors que le découragement commençait à poindre, je vis soudain alors que ma mouche se déposait avec fracas sur l'eau ( c'est lourd un streamer tandem haha!!! ), un violent gobage et immédiatement, une lourde tension!!! Je croyais bien tenir là un superbe brochet, c'était violent!!! Je réussis à descendre jusqu'au niveau de l'eau ( je n'avais pas de filet, bien entendu... ) pour attraper ma prise quand je la vis... Quossé ça??? Wow!!!! Mon premier ''poisson-chat'' à vie!!!! Une superbe barbue de rivière qui était venue chercher ma mouche à la surface!!! Incroyable!!! C'est incidemment à ce moment que j'ai douloureusement appris que leurs pectorales étaient dotées d'épines acérées... Mais peu importe, la magie était revenue. Je venais de retrouver les plaisirs de ma jeunesse. À partir de ce moment, le Fleuve me hanta. C'est à ce moment que j'entrepris une nouvelle carrière ( conseiller financier, pour mon propre compte ) qui m'emmenait à travailler très souvent de soir. Et lorsque je revenais au bercail, je voyais régulièrement des voitures stationnées le long du Fleuve, au bord de l'autoroute. Je me disais à chaque fois: ''Faudrait bien que j'arrête voir un moment donné, ce sont probablement des pêcheurs, mais que pêchent-ils?'' Un soir, belle soirée calme et chaude de fin Juin, je stoppai et, me stationnai derrière la file. En effet, sur les roches, tout en bas, il y avait là une bonne douzaine de personnes qui pêchaient. Wow.... Je descendis pour m'enquérir de leur pêche, c'est là que je fis connaissance avec un homme qui devint un bon chum ( et mon comptable haha!!! ), qui m'expliqua de long en large la pêche au doré!!! Étant pourtant natif du Saguenay/Lac St-Jean, je n'avais pourtant jamais pêché le doré... Il me donna quelques têtes de jigs et quelques leurres souples chartreuse en me disant d'aller en chercher d'autres chez Latulippe. C'est alors que son ami, posté un peu plus loin se mit à hurler: '' Guy!!!!!! Emmène le net!!!!!'' Et là, je vis un des plus gros dorés, que j'ai même pu voir à ce jour!!!!! Une bête d'au moins huit livres, sinon plus, un monstre!!!! Dès ce jour, je commençai à arpenter les rives du Fleuve, à la recherche de dorés. La passion était définitivement revenue!!! J'étais sauvé hahaha!!! Il se passa tout de même un bon moment, quelques années, avant que je fisse plus ample connaissance avec toutes les bontés que peut nous offrir mon Gros Ruisseau préféré... Mais entretemps, mes deux enfants grandissaient, ils étaient rendus à l'âge où mon père nous emmenait à la pêche ma soeur et moi, il n'était pas question que je laisse tomber cette tradition familiale. Je fis donc l'acquisition d'un petit canot de 12 pieds, je me fabriquai des Duo-Flo, et je commençai à emmener mes enfants, pour leur faire vivre cette passion qui m'animais, comme mon père l'avait fait avant moi. La suite.... Bientôt!!! Éric Modifié Janvier 29, 2016 par LacAlbanel 9 1 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
x-rap Posté Janvier 28, 2016 Signaler Share Posté Janvier 28, 2016 Des très beaux textes encore une fois, j'aime bien que vous vous relanciez comme ça. 4 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
LacAlbanel Posté Janvier 28, 2016 Signaler Share Posté Janvier 28, 2016 il y a 11 minutes, x-rap a dit : Des très beaux textes encore une fois, j'aime bien que vous vous relanciez comme ça. Tellement plaisant de se remémorer tout ça. Ça coule tout seul!!! Éric 4 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Le Blanchon Posté Janvier 28, 2016 Signaler Share Posté Janvier 28, 2016 @LacAlbanel @x-rap Si je me fis à notre semaine au Walker à Éric et moi, on va en compter pas mal! 4 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
B St-Hilaire Posté Février 4, 2016 Signaler Share Posté Février 4, 2016 Le vielle homme de l'esplanade Je range mon vélo sur la pelouse bien engraissé juste à côté d'un banc de parc situé rue de L'Esplanade. Je balaye l’endroit des yeux, à proximité de la piste cyclable encerclent le Lac Des Nations en plein cœur de la municipalité de Sherbrooke. Cet endroit à bien changé depuis le temps, que pour du mieux, la volonté du conseil de ville de redonner l'accès au lac aux citoyens à donner de bon résultat. À quelques mètres sur ma droite tout en bas de l'escalier de pierre qui mène sur la rive du lac si trouve un vieille homme assis sur un tabouret de pêche, un espèce de coffre à pêche en bois vernis qu'il utilise comme siège. Avec son ciré Barbour bien agencé d'un chapeau Tilley, je pourrais jurer qu'il est d'origine européenne, il me regarde un sourire inscrit sur le visage. J'aime contempler cette endroit, car il m'interpelle, ici j'ai fait mes premières expérience de pêche. Comme un peut se vieille homme, munis d'un canne grossière à pogné pistolet monté de son moulinet spincast Johnson Century, il ressemble à mon père. Oui mon père que j'accompagnais sur le bord de l'eau à la pêche au grand brochet du Lac Des Nations, élargissement de la rivière Magog causé pas les ouvrages hydrauliques de l'époque devenus aujourd'hui des centrales hydroélectriques, situés un peu plus en aval mais en amont des gorges de la rivière, le pouvoir de l'eau étant la prémisse d’une grande ville en devenir. Plus je contemple le vielle homme et plus je me laisse transporter par les mouvements de ses lancer, plus je regarde et plus j'y vois des similitudes avec mon père. Lentement le temps ce perd et les lieux ce transformes sous les éclats brillant de la Dardevele qui vole dans les airs. Le temps recule et me ramène en1969, j'ai 6 ans, je joue avec des cailloux, je construite un petit bassin, j'y mettrais mes poissons. J'ai comme souvenir que je ne possède pas de ligne à pêche mais bien un bout de bâton en bois vert que mon père a taillé d'un arbuste en arrivant, au bout il y a une ficelle puis un petit bout de bois en forme de Y avec aussi un hameçon grossier. Je vois encore Papa appâter d'un bout de vers à l'hameçon et lancer à la main l'appât et le bout de bois juste à côté des quenouilles. Tandis que je me tiens là pas très loin de lui à tenir fermement mon bout de bois, lui il exécute ses lancer à la perfection, projetant sa cuillère rouge et blanche à des années lumières au beau milieu de la rivière. J’attends, j’attends que le petit Y en bois qui me sert de flotteur cale, j’y donnerai un formidable coup comme Papa me là montré ! Sur la mesure du train qui s’échange des wagons dans un univers urbain, je suis en pleine nature, le clapotis de l’eau, les grenouilles qui caquassent puis les petits mulots qui courent dans les herbages près de la palissade je suis heureux. Je contemple mon père droit comme un chêne les pieds dans l’eau, ses botte pantalon pleine cuisse lui confère un air détendue je ne sais pas ici il est différent, pas comme à la maison. Il est surement en pleine période de désintoxication de ses responsabilités familiales ou journalière loin du tracas habituelle, moi je ne connais pas ça. Il me sourit, alors que le soleil descente doucement sur la ligne d’horizon derrière le vieux réservoir d’eau de la Textile, un énorme bouillonnement surgis de la surface maculé du lac si calme quelques secondes au paravent. Mon père bras tendu, visage crispé, tiens sa canne arque bouté du mieux qu’il le peut, les coups en saccade donne à sa canne un air de fête, alors que s’engage un véritable combat, que l’eau stagnante de tantôt est devenu tumultueuse mon père se retire peu à peu de sa position. De l’endroit là où je suis, je peux voir les éclats dans ses yeux, il me demande bien gentiment de rester là, il me dit qu’il y a un gros poisson au bout du fil et qu’il ne désire pas le perdre. Rien à voir avec les petits menés qui tournent autour de mon vers ! Je demeure stoïque en attente j’entrevois, j’entrevois quoi, je ne sais pas mais il y a de la magie dans l’air une euphorie à peine voilé, j’assiste à la première capture d’un brochet du Nord de plus de 08 lb un monstre pour moi. Alors que la branche qui me sert de canne à pêche reste bien posé sur le sol abandonné dans l’herbe et que je dance près du filet, mon père me fait un clin d’œil et parle doucement au poisson comme pour l’amadouer je sais pas, il a encore ce rituel de nos jours. Je me rappelle de cette scène comme si cela était aujourd’hui. Je la revivrais à plusieurs reprises cet été là. Nous quitterons l’endroit avec deux ou trois brochet sur la chaine, j’aurais le droit de transporter le butin à l’auto la chaîne sur l’épaule et les brochets dans le dos, le plus gros avec la queux qui traine sur le sol au détriment de ma mère qui aura à nettoyer le limon de poisson sur mes vêtements. Le bruit d’un gros cylindré inbord tirant un skieur nautique viendra m’extirper de mon encrage féerique. Voilà je crois l’encrage psychologique qui fera de moi le pêcheur que je suis devenu. J’aurais l’occasion d’assister à plusieurs petites sorties sur le Lac Des nations avec mon père et ma sœur Chantal mon ainé avec qui j’aurais la chance de faire connaissance avec monsieur barbotte, le petit crapet, Mme perchaude et bien d’autre. Il faudra bien attendre l’automne suivant avant que je puisse posséder ma première canne à pêche, un 23 octobre le jour de mes 7 ans. Partie I A+ 7 1 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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