C’est un message populaire. alexeiv1 Posté Mars 14, 2015 Auteur C’est un message populaire. Signaler Share Posté Mars 14, 2015 Bon, j'étais sensé recommencer mon récit au moment où nous quittions pour une tourné dans les iles des Far Bahamas, mais plusieurs évènements, se situant plus tôt dans la ligne du temps, me reviennent en tête. Le fond du message d'aujourd'hui sera les dangers de l'insouciance... Juste avant Georgetown, nous avons passé quelques jours ancrés près de la petite ville (lire 10-12 cabanes) de Little Farmer. À notre arrivé à cet endroit, nous avions revus un équipage qui excellait vraiment à la chasse sous-marine, des vrais Jedi. La veille de notre arrivé, le papa Jedi avait réussi à prendre une carangue de plus de 10kg avec son harpon dans la passe qui mène à la mer. Pour bien comprendre, il faut savoir que la géographie/bathymétrie des Bahamas est particulière: le territoire des Bahamas est occupé en grande partie par un ancien désert submergé de 3 à 5 mètres d'eau, c'est qui donne l'eau si cristalline. À l'extrémité de ce désert immergé, appelé banc, et la cassure qui mène vers les profondeurs de l'océan Atlantique ce trouve un chapelet d'iles. Donc, lorsque la marée monte, le courant s'engouffre dans les passes entre les iles, apporte pleins de nutriments et les poissons suivent. La passe en face de Little Farmer est assez étroite et bordée de corail, ce qui en fait une destination de choix pour la chasse, mais aussi dangereuse à cause de la force du courant. Nous attendons le vent pour descendre à Georgetown avec un autre équipage de ''jeunes'' alors que le reste de la délégation québécois décide de faire le trajet au moteur. Nous décidons d'essayer de chasser la passe le lendemain à l'étale de marée et la nuit je rêve à ma carangue géante. À l'heure prévue, nous ancrons le zodiac dans la passe et nous sommes surpris et un peu déçu de réaliser que notre ''timing'' n'est pas parfais, la marée à commencé à descendre. Nous décidons de plonger pareil, mais on se met d'accord pour rester à proximité du petit piton rocheux qui se trouve au milieu de la passe et qui bloque le gros du courant. Lorsqu'on plonge, on essaie de rester en équipe de 2 en permanence, question de sécurité, mais ça ne dure jamais ainsi: je vois une cible, Fred aussi et on part chacun de notre côté... pas très sécuritaire, on en est conscient, mais c'est ce qui se passe à chaque fois, ni elle, ni moi n'arrive à se résigner de suivre passivement l'autre. Bref, après quelques minutes de chasse, on se sépare malgré le plan de match et la chasse est difficile. Clairement, je suis loin d'être Jedi, la passe est profonde et les poissons de mes rêves nages à plus de 10m et je n'arrive pas à les rejoindre. Je fais quelques petites captures, mais rien d'impressionnant. À un moment, je remarque un voilier emprunter la passe et se diriger en mer, probablement pour rallier Georgetown lui aussi. Quelques minutes plus tard, je réalise que je n'ai pas vu Fred depuis un dizaines de minutes au moins et je commence à m'inquiéter. Je demande à J-F de l'autre équipe de chasse s'ils l'ont vu et à ce même moment, je vois le voilier revenir, se diriger vers nous et on semble nous parler. Avec la distance, le vent, les vagues et mon anglais moyen, je n'arrive qu'à déchiffrer ''half-mile away!''. Je ne comprends rien de se qu'il veulent jusqu'au moment où je remarque à leur bord une fille en wet suit avec un harpon dans les mains, un petit snapper au bout, MERDE C'EST FRED!!!!!!! Le voilier passe à proximité de nous, mais ne peut trop s'approcher de nous, leur quille risque de frapper le récif, je grimpe dans le zodiac, part le moteur et lève l'ancre alors que Fred se jette à l'eau pour nager jusqu'à moi. J'ai juste le temps de la rejoindre avant que ses jambes la lâche sous la fatigue, l'adrénaline et le choc de ce qu'elle a vécu. Le voilier repart en mer, nous les remercions sans encore réaliser pleinement ce qui vient de se passer. Fred suivait son snapper sous l'eau, en s'éloignant malgré elle du piton rocheux qui nous protégeait du courant, qui lui prenait de la force. Après avoir harponner sa cible, en remontant à la surface, elle a pris mesure de la force du courant. Malgré ses capacités athlétiques et ses palmes, elle n'arrivait pas à contrer le courant, qui l'emportait. Elle a vu le fond de l'océan s'éloigner jusqu'à ne plus le voir du tout! Elle a essayé de nager derrière le piton rocheux, mais du côté mer où elle se trouvait les vagues la soulevait et l'écrasait sur les roches acérées. Elle risquait de se frapper la tête, de perdre conscience et de mourir noyer. Son wet suit porte encore les cicatrices de ses roches. Elle a décidé alors de réessayer de nager à contre-courant. Elle n'y arrivera pas et à bout de souffle, elle commençait à se résigner... Petite note, malgré l'urgence de la situation, Fred ne voulait pas larguer sa ceinture de poids qu'elle porte (afin d'avoir une flottabilité nulle) puisque cette journée-là, elle portait un poids supplémentaire emprunté à un ami. Elle n'a pas pensé non plus à laisser son harpon et son poisson, puisque le harpon aussi appartient à un ami (nous n'en avions qu'un à ce moment), ce qui lui aurait permis de nager avec ses 2 mains! Bref au moment où elle croyait tout perdu, elle a vu le voilier sortir de la passe. Les chances d'apercevoir une tête dépasser des vagues est si faible que c'est un miracle qu'ils l'aient vu. Le ''half-mile away'' que le capitaine me disait, c'était pour dire qu'ils avaient récupéré Fred un demi-mile au large! Mettons que nous avons arrêté la chasse à cet instant, en se promettant de ne plus jamais chasser dans une passe et que j'ai serré Fred dans mes bras le plus fort de ma vie. J'aime croire que tout fini par se balancer, s'égaliser dans la vie et 3 jours plus tard, ce sera mon tours de sauver la vie à un ami. Nous étions rendu à Georgetown et c'est la fête de J-F. Après un souper bien arrosé, nous retournons à bord d'Orion. Nous sommes ancrés tout près d'eux et on entend que le party lève pas mal à leur bord. Vers minuit, ils décident de se rendre en zodiac à une plage pas trop loin où il y avait un feu de camp et un jam de musicien d'organisé par la communauté de boaters. Faut dire que 90% de la communauté de boaters justement sont des retraités et la soirée était terminé à leur arrivé. J-F est dans un état assez avancé de ''partytude'' et veux traverser le petit bras de mer qui sépare la baie où nous sommes tous ancrés et le village de Georgetown, où il y a l'objectif de J-F: quelques bars pittoresque remplies de pêcheurs bahamiens. Cependant, sa blonde et son beau-frère, commence, eux, à cailler et ils arrivent à convaincre J-F de retourner à bord de leur voilier. De notre côté, nous finissons d'écouter un film bien pénard lorsque nous entendons le zodiac de nos amis revenir sur leur voilier. Le ton monte et Fred et moi pensons sous le coup qu'une petite dispute commence à cause de l'état avancé de J-F. Après quelques minutes les mots approchent des cris et je commence à percevoir de l'angoisse dans la voix de Cynthia, la blonde de J-F. Je sors du voilier, alors que Fred pense encore à une dispute et me dis de me mêler de mes affaires. Lorsque je sors la tête, je vois Cynthia appeler J-F derrière leur voilier, mais leur zodiac n'est pas attaché au bateau et J-F n'est pas là. Je comprend l'urgence de la situation, je saute dans mon zodiac, flashlight à la mains et je rejoint leur bord. Cynthia m'explique rapidement, qu'arrivé à leur voilier, J-F tenait vraiment à terminer ss fête en ville et lorsqu'elle et son frère avaient monté à bord du voilier, J-F en avait profité pour détacher le zodiac et décidé d'y aller seul. Le problème c'est c'est Cynthia qui avait conduit le zodiac et au moment d'éteindre le moteur, elle avait retiré la ''kill switch'' J-F se retrouvait à la dérive, bien saoul, à tenter de partir un moteur que ne partira pas. Trop saoul aussi pour arriver à ramer, en fait en tentant de ramer, il a échappé une des rames et lorsque je le retrouve quelques centaines de mètres plus loin, il rame en rond, alors que le courant de marée l'emporte vers le large... J'ai pu le ramener sain et sauf à son bord et cette nuit là j'ai eu l'impression d'avoir fait ma part, d'avoir réparé inconscience qui aurait pu coûter la vie de ma blonde quelques jours plus tôt. Désolé, je n'ai pas de photos en lien avec ces évènements, pas d'appareil à la main lors de ces situations... Pour le plaisir des yeux: 10 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
neo Posté Mars 14, 2015 Signaler Share Posté Mars 14, 2015 C'est vraiment fantastique votre périple! J'adore lire tes histoires!! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
1,un Posté Mars 16, 2015 Signaler Share Posté Mars 16, 2015 je ne sais quoi dire 2 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Le Blanchon Posté Mars 16, 2015 Signaler Share Posté Mars 16, 2015 Wow! Continue, continue! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rameur Posté Mars 16, 2015 Signaler Share Posté Mars 16, 2015 Vraiment intéressant de te lire. J'adore! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Le Blanchon Posté Mars 16, 2015 Signaler Share Posté Mars 16, 2015 Si le coeur te le dis, peux-tu nous parler des formations que ut as suivies pour entreprendre ce voyage svp? Aussi, peut-être que si c'était à refaire, que tu irais vers un cours plus qu'un autre ou il y en a que tu n'as pas trouvés utiles etc. Merci! 1 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
alexeiv1 Posté Mars 16, 2015 Auteur Signaler Share Posté Mars 16, 2015 Si le coeur te le dis, peux-tu nous parler des formations que ut as suivies pour entreprendre ce voyage svp? Aussi, peut-être que si c'était à refaire, que tu irais vers un cours plus qu'un autre ou il y en a que tu n'as pas trouvés utiles etc. Merci! Pas de problème, j'ai suivi mes cours avec la société de sauvetage http://coursdenavigation.com/index.php, pendant les hivers de préparation. C'est justement Luc Bernuy (l'auteur du livre qui a tout déclenché chez moi) qui gère cet école de navigation et si vous êtes chanceux, vous pourriez l'avoir comme prof... Alors, j'ai suivi:Navigation de plaisance (cours de base, le premier à suivre)Navigation côtièreEntretien des moteurs à essence (quoique la plupart des voiliers habitables ont plutôt un moteur diésel, nous ce n'était qu'un HB Yamaha 9.9)Radiotéléphoniste (VHF-ASN, obligatoire pour utiliser la radio à bord, OBLIGATOIRE)Théorie et design du voilier (après le voyage, j'ai pensé pendant un certain temps construire mon prochain bateau...)Objectif Sud (le cours donné par Luc Bernuy)Ma copine a aussi suivit les même cours que moi, sauf le cours de mécanique. Je crois qu'il est important d'avoir des connaissances équilibrées afin que l'un ou l'autre ne se sente pas largué, inutile et que l'autre soit responsable de tout. Avant de payer pour des formations, vous pouvez lire beaucoup, sur internet il y a plusieurs blogs pour rêver et s'imprégner (http://voilierlesecond.jimdo.com/ des amis qui y sont de retour ) et forum de discussions pour s'informer (http://passionvoile.forumcanada.net/f4-entree-du-forum-de-discussion-de-passion-voile-cliquez-ici et http://forums.voileabordable.com/list.php?8, les 2 principaux au Québec). Il y a aussi d'excellents livres, j'ai lu au moins 5 livres techniques différents et plus d'une dizaines de livres/histoires de voyages (La V'limeuse, un incontournable) Je n'avais pas les moyens de prendre des cours pratiques, puisque j'étais alors aux études, mais si je repartais aujourd'hui à zéro, je favoriserais une formation embarqué avec les blanchons http://www.blanchons.qc.ca/ probablement. Il y a aussi Navtours qui organise des formation embarqué sur leur flotte de voilier aux Bahamas pour ceux qui ont plus de moyens. Il existe plusieurs chemins qui mènent à la navigation à voile. De mon côté, j'ai été plutôt autodidacte en pratique, puisque malgré les cours théoriques, le réel apprentissage, les pieds sur le pont, je l'ai fait seul sur mes 3 voiliers successifs. J'ai commencé petit et vieux, puis j'ai allongé d'un voilier à l'autre, mais en restant avec des unités très vieilles, par rapport aux standards d'aujourd'hui. C'était la seule façon d'arriver à réaliser mon rêve. Les voiliers plus récents demandent moins d’entretiens et sont beaucoup plus confortables et logeables (je ne peux me tenir complètement debout dans la cabine d'Orion, il y a 5'10'' de haut et je fais 6'). Des amis sont passés directement du petit bateau moteur à un voilier de 32' et s'en sont aussi bien sorti. 3 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Le Blanchon Posté Mars 17, 2015 Signaler Share Posté Mars 17, 2015 Merci pour la réponse. C'est très apprécié! Je continue de te lire avec intérêt. Bonne continuité! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
alexeiv1 Posté Mars 17, 2015 Auteur Signaler Share Posté Mars 17, 2015 je ne sais quoi dire Loll, à ce que j'ai pu comprendre en vous lisant sur ce forum, c'est rare! 3 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
alexeiv1 Posté Mars 17, 2015 Auteur Signaler Share Posté Mars 17, 2015 La suite du récit un peu plus tard, parlons matériel et technique de pêche pour un tel voyage. Pour commencer, avec le cruising permit des Bahamas (permis de naviguer) vient un permis de pêche pour les passagers, alors c'est réglé. Les règlement peuvent être parfois vagues et contradictoires concernant les sites de pêches protégés, dans le doute on s'abstient, le territoire libre est assez gigantesque! Il y a une période pour la langouste (de mémoire ça ferme fin mars) et une période pour le poisson fétiche des Bahamas, le Nassau Grouper (de mémoire ouvre en février) ainsi que des tailles à respecter. Il y aussi un règlement sur la taille des conches qu'on ramasse et bien sûr des quotas à respecter (assez généreux pour se nourrir...) Chasse sous-marine:Les harpons avec mécanisme (fusil-harpons) sont interdits, seuls les «spare pole» et «hawain sling» sont permis: Les 2 sont extrêmement simples d'utilisation. Pour la spear pole, on place l'élastique entre le pouce et l'index de notre main, on étire l'élastique le long de la tige et on tient alors la pole plus ou moins près de la pointe selon notre force et la longueur de la pole en gardant la tension dans l'élastique. Lorsqu'on désire tirer, on n'a qu'à lâcher la pôle et l'élastique propulse la pole vers l'avant dans un mouvement sec, rapide, mais assez court: la pole reste en notre contrôle. Vous comprendrez qu'il faut donc approcher la cible (poisson ou langouste) à quelques pouces. Plus la pole est longue, plus elle permet d'approcher les poissons méfiants (les gros), mais plus elle est encombrante pour dénicher les langoustes et poissons qui se cache dans les trous des récifs. Le meilleur des monde est la spear pole démontable en sections. Spear pole en aluminium, celles en fibre de verre sont trop flexible et donc moins précises. Il est possible de se faire un méga spear pole pour atteindre les Nassau Grouper bétails: on assemble une flèche de fusil harpon sur un manche à balais qu'on muni d'un élastique en boucle au bout. Le tout mesure 8-9 pieds et est idéalement démontable pour rangement. Sinon l'arme ultime pour les gros poissons pris «à la volé» contrairement aux plus modeste qui se cachent dans le récif est l'hawain sling:L'hawain sling fonctionne comme une sling shot, il y a la partie fixe, composée de la poignée et de l'élastique, et le projectile, ici une flèche. Ça permet des tirs à distance, mais utilise les 2 mains, alors qu'avec la spear pole, on n'a une main libre pour se tenir auxroches/coraux pour se stabiliser au moment de tirer. Aussi, il faut faire gaffe de ne pas perdre les flèches et l'idéal est d'y attacher une longueur de corde fine... Je n'ai pas utilisé ce type d'arme, j'avais choisi la spear pole pour sa versatilité, mais Serge, le Jedi de la chasse a pris ses plus grosses prises avec ce type d'arme. À part l'arme, le reste de l'équipement est composé de palme (longues), un masque (adapté à ton visage, il faut l'essayer avant l'achat, par d'achat alie-machin ici) et tuba, ainsi qu'un wet suit léger (3 à 5 mm). Bien que l'eau est chaude (80 F) y passer des heures nous fais perdre notre chaleur corporelle. Certains chassent même avec une tuque afin d'éviter de perdre trop de chaleur par la tête. Le wet suit sert aussi à protéger du corail qui est souvent très acéré. Il faut penser qu'on chasse souvent en faible profondeur (6-10 pieds) et à ces faibles profondeurs, les vagues peuvent nous malmener et nous jeter sur le corail. Des bons gants de plongés sont aussi indispensable, ils doivent être résistants tout en permettant d'avoir une bonne adhérence sur le harpon. Il faut bien sûr un zodiac pour atteindre les récifs et une chaudière ou un bac pour y mettre vos prises (éviter de laisser les poissons saigner dans l'eau pour une raison évidente). Il vous faudra connaître les poissons comestibles de la région (d'une région à l'autre ça varie!) et il y a quelques bons livres illustrés pour ça. Il y a des gens qui chassent la langouste avec une moppe (et oui!!!), mais je n'ai jamais essayé (les pics de l'armure de la langoute, surtout au niveau des antennes, sont sensés se prendre dans les «cordes» de la moppe. C'est le même principe que les mouches à lépisosté ici...) 2 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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