Toi pis tes vers de terre!

[J-B]

Je fouillais encore dans mon petit bac à ver de terre Frabill. C'est spectaculaire ce petit machin là. Les vers dataient d'une partie de pêche blanche, et ils y étaient encore! Et en forme en plus! Mon épouse arrivait d'arroser le potager et de faire courir le chien dans la cours. ''Toi pis tes vers de terre!''

Ben oui, j'aime ça moi, des vers de terre!

Malheureusement, mon petit bac était trop gros pour la sortie de ce soir. Je devais voyager léger, car @Tobien et moi-même partions longer une rivière dont je vais taire le nom, encore en prospection. Lui, il avait capturé une truite de mer de 10 pouces la fin de semaine dernière. Moi et ma truitette, ça faisait pitié pas mal. J'avais du chemin à faire pour rattraper mon compatriote.

La vaste majorité de ceux à qui nous avions posés la question m'ont dit que cette rivière là, il y avait rien la dedans. Ceci dit, il y a tout de même une rumeur qu'il y a de la truite dedans, et une rumeur, c'est assez pour faire partir mon camarade. Quand il part sur une idée celui-là! Le pire, c'est que je suis aussi grave que lui. Quand il me passe une idée, je l'ai pas dans les pieds. En plus, son idée était bonne. 

Alors 18:30, moi, mon épouse, lui et sa blonde devions nous retrouver au lieu dit. Mesdames allaient promener les chiens. Messieurs partaient à l'aventure. Comme d'habitude, notre modus operandi: on essaie de pas mourir. Autrement, toutes le idées sont bonnes pour prendre un poisson. Par contre, il me fallait des vers de terres. je les comptaient pour m'assurer d'en avoir assez: 5... 6... 7... j'en avais 8. 8, C'est en masse. Je mettais ça dans un petit pot de yogourt vide, je faisait des trous dans le couvercle, et hop, dans le petit sac à poisson avec de la glace et une bouteille d'eau. Mon sac de pêche Orvis tout neuf (si Tom Rosenbauer savait que j'utilisais aussi le sac qu'il recommande si vivement pour pêcher avec des vers de terre, je pense qu'il tomberait raide mort).

Arrivé au lieu dit, les dames partent de leurs côté. Nous, ben en route! Mission furtive, il y a une pancarte qui interdit de circuler. Elle se trouve juste au dessus d'un sentier. Visiblement, c'est une règle fréquemment ignorée par les locaux, alors nous prenons la décision exécutive de nous y enfoncer rapidement (pas trop quand même, c'est casse-gueule comme chemin.)

Le sentier cahoteux descendait abruptement d'une vingtaine ou d'une trentaine de pieds avant de bifurquer brusquement vers la gauche et longeant la rivière. Les vestiges d'un vieux barrage (ou un pont?) nous bloquent le passage au cours d'eau, mais en contournant, j'aperçois possiblement la pire idée de la journée. Un petit sentier d'environs 16 pouces de large et d'environs 10 pieds de long nous mène vers le pied d'une chute, et une superbe fosse. Le problème, c'est qu'à droite du sentier, un mur de béton de 20 pieds de haut. A gauche, une chute verticale de 10 pieds dans de la grosse roche et des billots délaissés par le courant. (Photo prise en sortant de cet endroit car j'ai réalisé que j'ai brisé ma règle: j'avais mon téléphone).

Tant pis, la fosse est trop belle. On s'y enfonce. C'est là que nous effectuons nos premiers lancés. J'ai avec moi un petit ensemble ultra-léger Berkley, et une cuillère de marque inconnue mauve brillante. Un petit nerfs avec un hameçon au bout, trois split-shots et mon appat. @Tobien opte plutôt pour une cuillère de style Mepps noir, avec l'autre moitié de mon appat. Nous y avons consacrés un petit 20-25 minutes sans succès. Malgré tout, paysage à couper le souffle. J'y ai d'ailleurs laissé une cuillère, et plusieurs vers.

En sortant de notre fosse, nous continuons de longer le cours d'eau en question. C'est difficile d'accès. L'eau se trouve toujours un 10 pieds plus bas, et la végétation qui occupe l'endroit rend le lancé difficile. Malgré tout, nous trouvons rapidement notre deuxième endroit un peu plus bas. Après la chute, il y a un petit rapide, et après ça, un ralentissement. Le courant y est quand même fort, mais beaucoup moins. Mon camarade se positionne juste au pied du petit rapide, et je descend un peu plus bas. Lui, il a eu une touche. Moi rien. Si on vous le demande, je blâme les moustiques.

Nous reprenons le sentier (qui n'est plus un sentier rendu là, mais plutôt de la foret dense) à la recherche d'un autre spot. Pendant notre courte marche, nous tombons sur un abris de fortune. Un amas de toile dans lequel semble aménagé des coussins, et une pile de bois. Un peu plus loin, le cadavre d'une outarde dont il semble manquer la poitrine. Assez étrange quand même. Normalement, j'aurais été du genre à contacter SOS braconnage, mais dans ce cas-ci, je ne peux qu'assumer que c'est le restant d'un repas de l'occupant de l'abri quelques pieds plus loin. Je ne suis pas le genre de gars qui va compliquer la vie d'une personne qui a probablement faim. Nous continuons notre chemin sans jugement et tombons sur notre troisième spot. Si vous regardez la deuxième photo, vous verrez au fond un autre petit rapide. Le pied de ce rapide est fut notre troisième destination. A cet endroit, la rivière se répare en deux et une petite ile vient ralentir le courant. @Tobien, homme judicieux qu'il est, s'installe encore une fois au pied du rapide. Moi, homme paresseux que je suis, trouve le spot le plus confortable. C'était pas si confortable que ça, mais bon. Je reprend mes lancés. Toujours rien. 

 

Je rêvais a ma canne a mouche. Elle trônait dans mon placard. La rivière était magnifique.

Perdu dans mes pensées, un moment donné, je lève les yeux et je vois deux personnes à l'autre bout de la rivière qui nous font des signes de la main. Il m'a fallu, je l'avoue, quelques secondes pour comprendre que c'était les filles avec les chiens. Mon crétin de labrador avait décidé d'aller se baigner. J'ai bien essayé d'appeler l'autre, mais le bruit de l'eau rendait la tache impossible. J'ai fait coucou de la main, et mon prochain lancé fut abruptement interrompu par une branche qui avait eu le culot de se placer à côté de moi. Zut. J'en avait mon ''casque''. Il était temps de changer de stratégie. 

Le problème, c'est que, en voulant voyager léger, je n'avais rien apporté d'autre qu'un boite de vers, quelques split shots et quelques hameçons dans mon arsenal. Bon, c'était mon sac de pêche à la mouche alors j'avais quelques mouches qui trainaient, mais que faire. Arrivait mon camarade qui apportait avec lui mon élan de génie. Voyez-vous, mon camarade, originaire de l'Alsace, affectionnait particulièrement la pêche au flotteur. Le truc, c'est que c'est pas le genre de flotteur rouge et blanc que nous sommes habitués de voir ici. En Europe, c'est une science, les flotteurs! Quand il me demandait ce que je faisais bricolant sur ma ligne, je lui répondit avec ma meilleur imitation d'accent alsacien: Je vais pêcher au flotteur!

Moi, j'avais pas de flotteur chic dans mon sac. J'en avais un. Il était orange fluo, je n'avais aucune idée comment l'utiliser, et en plus, je ne sais même pas comment il a fini là. Peu importe, j'ai trouvé une façon de l'accrocher à 2 pieds de mon hameçon, de changer mon ver de terre et je repartais à l'assaut. Les truites n'avaient qu'à bien se tenir. 

J'arrivais a mon spot et je prenais le temps de bien lire la rivière. J'étudiais ardemment les roches, les courants, essayant de deviner au meilleur de mes capacités la cachette de Mme Truite. Il fallait un peu de courant pour apporter la nourriture, et de la protection contre les prédateurs. J'apercevais une roche à peine submergée dans une eau assez profonde. Environs la longueur de mon nerfs. L'endroit idéal. C'est clair qu'il y en aurait une là. Je m'enlignais pour mon lancer et hop! Enroulé dans une branche. C'était le bout du bout. 

On va se le dire, je suis un pêcheur d'achigan de l'Outaouais. Je suis un pêcheur d'éperlan depuis que je suis au Bas St-Laurent. J'y connais rien à la truite. Un moment donné, je serai un expert en la matière. Je n'ai pas dit mon dernier mot. Par contre, mon expertise ne se développera pas aujourd'hui. Je venais de me démêler et d'effectuer un lancer quand mon cher camarade venait sauver mon honneur: il ne reste plus de vers de terre.

La partie est terminée. J'effectuais un dernier lancé, puis retournais à mon sac à poisson que j'avais laissé un peu plus loin. Je fouillais dans le pot de vers, j'en dénichais un dernier que je lui donnais, et je m'allumais une cigarette le temps qu'il perde cet appât. 

De retour chez moi, encore bredouille mais sur le point de m'ouvrir une tite frette, je verse le substrat à ver de terre qu'il me reste dans mon bas Frabill, et surprise: il en restait deux.

[Fred01]

il y a 32 minutes, J-B a dit :

Je fouillais encore dans mon petit bac à ver de terre Frabill. C'est spectaculaire ce petit machin là. Les vers dataient d'une partie de pêche blanche, et ils y étaient encore! Et en forme en plus! Mon épouse arrivait d'arroser le potager et de faire courir le chien dans la cours. ''Toi pis tes vers de terre!''

Ben oui, j'aime ça moi, des vers de terre!

Malheureusement, mon petit bac était trop gros pour la sortie de ce soir. Je devais voyager léger, car @Tobien et moi-même partions longer une rivière dont je vais taire le nom, encore en prospection. Lui, il avait capturé une truite de mer de 10 pouces la fin de semaine dernière. Moi et ma truitette, ça faisait pitié pas mal. J'avais du chemin à faire pour rattraper mon compatriote.

La vaste majorité de ceux à qui nous avions posés la question m'ont dit que cette rivière là, il y avait rien la dedans. Ceci dit, il y a tout de même une rumeur qu'il y a de la truite dedans, et une rumeur, c'est assez pour faire partir mon camarade. Quand il part sur une idée celui-là! Le pire, c'est que je suis aussi grave que lui. Quand il me passe une idée, je l'ai pas dans les pieds. En plus, son idée était bonne. 

Alors 18:30, moi, mon épouse, lui et sa blonde devions nous retrouver au lieu dit. Mesdames allaient promener les chiens. Messieurs partaient à l'aventure. Comme d'habitude, notre modus operandi: on essaie de pas mourir. Autrement, toutes le idées sont bonnes pour prendre un poisson. Par contre, il me fallait des vers de terres. je les comptaient pour m'assurer d'en avoir assez: 5... 6... 7... j'en avais 8. 8, C'est en masse. Je mettais ça dans un petit pot de yogourt vide, je faisait des trous dans le couvercle, et hop, dans le petit sac à poisson avec de la glace et une bouteille d'eau. Mon sac de pêche Orvis tout neuf (si Tom Rosenbauer savait que j'utilisais aussi le sac qu'il recommande si vivement pour pêcher avec des vers de terre, je pense qu'il tomberait raide mort).

Arrivé au lieu dit, les dames partent de leurs côté. Nous, ben en route! Mission furtive, il y a une pancarte qui interdit de circuler. Elle se trouve juste au dessus d'un sentier. Visiblement, c'est une règle fréquemment ignorée par les locaux, alors nous prenons la décision exécutive de nous y enfoncer rapidement (pas trop quand même, c'est casse-gueule comme chemin.)

Le sentier cahoteux descendait abruptement d'une vingtaine ou d'une trentaine de pieds avant de bifurquer brusquement vers la gauche et longeant la rivière. Les vestiges d'un vieux barrage (ou un pont?) nous bloquent le passage au cours d'eau, mais en contournant, j'aperçois possiblement la pire idée de la journée. Un petit sentier d'environs 16 pouces de large et d'environs 10 pieds de long nous mène vers le pied d'une chute, et une superbe fosse. Le problème, c'est qu'à droite du sentier, un mur de béton de 20 pieds de haut. A gauche, une chute verticale de 10 pieds dans de la grosse roche et des billots délaissés par le courant. (Photo prise en sortant de cet endroit car j'ai réalisé que j'ai brisé ma règle: j'avais mon téléphone).

Tant pis, la fosse est trop belle. On s'y enfonce. C'est là que nous effectuons nos premiers lancés. J'ai avec moi un petit ensemble ultra-léger Berkley, et une cuillère de marque inconnue mauve brillante. Un petit nerfs avec un hameçon au bout, trois split-shots et mon appat. @Tobien opte plutôt pour une cuillère de style Mepps noir, avec l'autre moitié de mon appat. Nous y avons consacrés un petit 20-25 minutes sans succès. Malgré tout, paysage à couper le souffle. J'y ai d'ailleurs laissé une cuillère, et plusieurs vers.

En sortant de notre fosse, nous continuons de longer le cours d'eau en question. C'est difficile d'accès. L'eau se trouve toujours un 10 pieds plus bas, et la végétation qui occupe l'endroit rend le lancé difficile. Malgré tout, nous trouvons rapidement notre deuxième endroit un peu plus bas. Après la chute, il y a un petit rapide, et après ça, un ralentissement. Le courant y est quand même fort, mais beaucoup moins. Mon camarade se positionne juste au pied du petit rapide, et je descend un peu plus bas. Lui, il a eu une touche. Moi rien. Si on vous le demande, je blâme les moustiques.

Nous reprenons le sentier (qui n'est plus un sentier rendu là, mais plutôt de la foret dense) à la recherche d'un autre spot. Pendant notre courte marche, nous tombons sur un abris de fortune. Un amas de toile dans lequel semble aménagé des coussins, et une pile de bois. Un peu plus loin, le cadavre d'une outarde dont il semble manquer la poitrine. Assez étrange quand même. Normalement, j'aurais été du genre à contacter SOS braconnage, mais dans ce cas-ci, je ne peux qu'assumer que c'est le restant d'un repas de l'occupant de l'abri quelques pieds plus loin. Je ne suis pas le genre de gars qui va compliquer la vie d'une personne qui a probablement faim. Nous continuons notre chemin sans jugement et tombons sur notre troisième spot. Si vous regardez la deuxième photo, vous verrez au fond un autre petit rapide. Le pied de ce rapide est fut notre troisième destination. A cet endroit, la rivière se répare en deux et une petite ile vient ralentir le courant. @Tobien, homme judicieux qu'il est, s'installe encore une fois au pied du rapide. Moi, homme paresseux que je suis, trouve le spot le plus confortable. C'était pas si confortable que ça, mais bon. Je reprend mes lancés. Toujours rien. 

 

Je rêvais a ma canne a mouche. Elle trônait dans mon placard. La rivière était magnifique.

Perdu dans mes pensées, un moment donné, je lève les yeux et je vois deux personnes à l'autre bout de la rivière qui nous font des signes de la main. Il m'a fallu, je l'avoue, quelques secondes pour comprendre que c'était les filles avec les chiens. Mon crétin de labrador avait décidé d'aller se baigner. J'ai bien essayé d'appeler l'autre, mais le bruit de l'eau rendait la tache impossible. J'ai fait coucou de la main, et mon prochain lancé fut abruptement interrompu par une branche qui avait eu le culot de se placer à côté de moi. Zut. J'en avait mon ''casque''. Il était temps de changer de stratégie. 

Le problème, c'est que, en voulant voyager léger, je n'avais rien apporté d'autre qu'un boite de vers, quelques split shots et quelques hameçons dans mon arsenal. Bon, c'était mon sac de pêche à la mouche alors j'avais quelques mouches qui trainaient, mais que faire. Arrivait mon camarade qui apportait avec lui mon élan de génie. Voyez-vous, mon camarade, originaire de l'Alsace, affectionnait particulièrement la pêche au flotteur. Le truc, c'est que c'est pas le genre de flotteur rouge et blanc que nous sommes habitués de voir ici. En Europe, c'est une science, les flotteurs! Quand il me demandait ce que je faisais bricolant sur ma ligne, je lui répondit avec ma meilleur imitation d'accent alsacien: Je vais pêcher au flotteur!

Moi, j'avais pas de flotteur chic dans mon sac. J'en avais un. Il était orange fluo, je n'avais aucune idée comment l'utiliser, et en plus, je ne sais même pas comment il a fini là. Peu importe, j'ai trouvé une façon de l'accrocher à 2 pieds de mon hameçon, de changer mon ver de terre et je repartais à l'assaut. Les truites n'avaient qu'à bien se tenir. 

J'arrivais a mon spot et je prenais le temps de bien lire la rivière. J'étudiais ardemment les roches, les courants, essayant de deviner au meilleur de mes capacités la cachette de Mme Truite. Il fallait un peu de courant pour apporter la nourriture, et de la protection contre les prédateurs. J'apercevais une roche à peine submergée dans une eau assez profonde. Environs la longueur de mon nerfs. L'endroit idéal. C'est clair qu'il y en aurait une là. Je m'enlignais pour mon lancer et hop! Enroulé dans une branche. C'était le bout du bout. 

On va se le dire, je suis un pêcheur d'achigan de l'Outaouais. Je suis un pêcheur d'éperlan depuis que je suis au Bas St-Laurent. J'y connais rien à la truite. Un moment donné, je serai un expert en la matière. Je n'ai pas dit mon dernier mot. Par contre, mon expertise ne se développera pas aujourd'hui. Je venais de me démêler et d'effectuer un lancer quand mon cher camarade venait sauver mon honneur: il ne reste plus de vers de terre.

La partie est terminée. J'effectuais un dernier lancé, puis retournais à mon sac à poisson que j'avais laissé un peu plus loin. Je fouillais dans le pot de vers, j'en dénichais un dernier que je lui donnais, et je m'allumais une cigarette le temps qu'il perde cet appât. 

De retour chez moi, encore bredouille mais sur le point de m'ouvrir une tite frette, je verse le substrat à ver de terre qu'il me reste dans mon bas Frabill, et surprise: il en restait deux.

Beau récit ! Moi aussi j'aurais essayé cette fosse, peut-être que là ^çà pas fonctionné, mais je suis sûr que c'est bon !

[x-rap]

Tout un récit pour une bredouille. Tu m'as tenu jusqu'au bout espérant que tu fasses une capture. Je crois être plus déçu que toi.

[J-B]

il y a 50 minutes, x-rap a dit :

Tout un récit pour une bredouille. Tu m'as tenu jusqu'au bout espérant que tu fasses une capture. Je crois être plus déçu que toi.

Ce n'est que partie remise!

[LacAlbanel]

Il y a 3 heures, J-B a dit :

Je fouillais encore dans mon petit bac à ver de terre Frabill. C'est spectaculaire ce petit machin là. Les vers dataient d'une partie de pêche blanche, et ils y étaient encore! Et en forme en plus! Mon épouse arrivait d'arroser le potager et de faire courir le chien dans la cours. ''Toi pis tes vers de terre!''

Ben oui, j'aime ça moi, des vers de terre!

Malheureusement, mon petit bac était trop gros pour la sortie de ce soir. Je devais voyager léger, car @Tobien et moi-même partions longer une rivière dont je vais taire le nom, encore en prospection. Lui, il avait capturé une truite de mer de 10 pouces la fin de semaine dernière. Moi et ma truitette, ça faisait pitié pas mal. J'avais du chemin à faire pour rattraper mon compatriote.

La vaste majorité de ceux à qui nous avions posés la question m'ont dit que cette rivière là, il y avait rien la dedans. Ceci dit, il y a tout de même une rumeur qu'il y a de la truite dedans, et une rumeur, c'est assez pour faire partir mon camarade. Quand il part sur une idée celui-là! Le pire, c'est que je suis aussi grave que lui. Quand il me passe une idée, je l'ai pas dans les pieds. En plus, son idée était bonne. 

Alors 18:30, moi, mon épouse, lui et sa blonde devions nous retrouver au lieu dit. Mesdames allaient promener les chiens. Messieurs partaient à l'aventure. Comme d'habitude, notre modus operandi: on essaie de pas mourir. Autrement, toutes le idées sont bonnes pour prendre un poisson. Par contre, il me fallait des vers de terres. je les comptaient pour m'assurer d'en avoir assez: 5... 6... 7... j'en avais 8. 8, C'est en masse. Je mettais ça dans un petit pot de yogourt vide, je faisait des trous dans le couvercle, et hop, dans le petit sac à poisson avec de la glace et une bouteille d'eau. Mon sac de pêche Orvis tout neuf (si Tom Rosenbauer savait que j'utilisais aussi le sac qu'il recommande si vivement pour pêcher avec des vers de terre, je pense qu'il tomberait raide mort).

Arrivé au lieu dit, les dames partent de leurs côté. Nous, ben en route! Mission furtive, il y a une pancarte qui interdit de circuler. Elle se trouve juste au dessus d'un sentier. Visiblement, c'est une règle fréquemment ignorée par les locaux, alors nous prenons la décision exécutive de nous y enfoncer rapidement (pas trop quand même, c'est casse-gueule comme chemin.)

Le sentier cahoteux descendait abruptement d'une vingtaine ou d'une trentaine de pieds avant de bifurquer brusquement vers la gauche et longeant la rivière. Les vestiges d'un vieux barrage (ou un pont?) nous bloquent le passage au cours d'eau, mais en contournant, j'aperçois possiblement la pire idée de la journée. Un petit sentier d'environs 16 pouces de large et d'environs 10 pieds de long nous mène vers le pied d'une chute, et une superbe fosse. Le problème, c'est qu'à droite du sentier, un mur de béton de 20 pieds de haut. A gauche, une chute verticale de 10 pieds dans de la grosse roche et des billots délaissés par le courant. (Photo prise en sortant de cet endroit car j'ai réalisé que j'ai brisé ma règle: j'avais mon téléphone).

Tant pis, la fosse est trop belle. On s'y enfonce. C'est là que nous effectuons nos premiers lancés. J'ai avec moi un petit ensemble ultra-léger Berkley, et une cuillère de marque inconnue mauve brillante. Un petit nerfs avec un hameçon au bout, trois split-shots et mon appat. @Tobien opte plutôt pour une cuillère de style Mepps noir, avec l'autre moitié de mon appat. Nous y avons consacrés un petit 20-25 minutes sans succès. Malgré tout, paysage à couper le souffle. J'y ai d'ailleurs laissé une cuillère, et plusieurs vers.

En sortant de notre fosse, nous continuons de longer le cours d'eau en question. C'est difficile d'accès. L'eau se trouve toujours un 10 pieds plus bas, et la végétation qui occupe l'endroit rend le lancé difficile. Malgré tout, nous trouvons rapidement notre deuxième endroit un peu plus bas. Après la chute, il y a un petit rapide, et après ça, un ralentissement. Le courant y est quand même fort, mais beaucoup moins. Mon camarade se positionne juste au pied du petit rapide, et je descend un peu plus bas. Lui, il a eu une touche. Moi rien. Si on vous le demande, je blâme les moustiques.

Nous reprenons le sentier (qui n'est plus un sentier rendu là, mais plutôt de la foret dense) à la recherche d'un autre spot. Pendant notre courte marche, nous tombons sur un abris de fortune. Un amas de toile dans lequel semble aménagé des coussins, et une pile de bois. Un peu plus loin, le cadavre d'une outarde dont il semble manquer la poitrine. Assez étrange quand même. Normalement, j'aurais été du genre à contacter SOS braconnage, mais dans ce cas-ci, je ne peux qu'assumer que c'est le restant d'un repas de l'occupant de l'abri quelques pieds plus loin. Je ne suis pas le genre de gars qui va compliquer la vie d'une personne qui a probablement faim. Nous continuons notre chemin sans jugement et tombons sur notre troisième spot. Si vous regardez la deuxième photo, vous verrez au fond un autre petit rapide. Le pied de ce rapide est fut notre troisième destination. A cet endroit, la rivière se répare en deux et une petite ile vient ralentir le courant. @Tobien, homme judicieux qu'il est, s'installe encore une fois au pied du rapide. Moi, homme paresseux que je suis, trouve le spot le plus confortable. C'était pas si confortable que ça, mais bon. Je reprend mes lancés. Toujours rien. 

 

Je rêvais a ma canne a mouche. Elle trônait dans mon placard. La rivière était magnifique.

Perdu dans mes pensées, un moment donné, je lève les yeux et je vois deux personnes à l'autre bout de la rivière qui nous font des signes de la main. Il m'a fallu, je l'avoue, quelques secondes pour comprendre que c'était les filles avec les chiens. Mon crétin de labrador avait décidé d'aller se baigner. J'ai bien essayé d'appeler l'autre, mais le bruit de l'eau rendait la tache impossible. J'ai fait coucou de la main, et mon prochain lancé fut abruptement interrompu par une branche qui avait eu le culot de se placer à côté de moi. Zut. J'en avait mon ''casque''. Il était temps de changer de stratégie. 

Le problème, c'est que, en voulant voyager léger, je n'avais rien apporté d'autre qu'un boite de vers, quelques split shots et quelques hameçons dans mon arsenal. Bon, c'était mon sac de pêche à la mouche alors j'avais quelques mouches qui trainaient, mais que faire. Arrivait mon camarade qui apportait avec lui mon élan de génie. Voyez-vous, mon camarade, originaire de l'Alsace, affectionnait particulièrement la pêche au flotteur. Le truc, c'est que c'est pas le genre de flotteur rouge et blanc que nous sommes habitués de voir ici. En Europe, c'est une science, les flotteurs! Quand il me demandait ce que je faisais bricolant sur ma ligne, je lui répondit avec ma meilleur imitation d'accent alsacien: Je vais pêcher au flotteur!

Moi, j'avais pas de flotteur chic dans mon sac. J'en avais un. Il était orange fluo, je n'avais aucune idée comment l'utiliser, et en plus, je ne sais même pas comment il a fini là. Peu importe, j'ai trouvé une façon de l'accrocher à 2 pieds de mon hameçon, de changer mon ver de terre et je repartais à l'assaut. Les truites n'avaient qu'à bien se tenir. 

J'arrivais a mon spot et je prenais le temps de bien lire la rivière. J'étudiais ardemment les roches, les courants, essayant de deviner au meilleur de mes capacités la cachette de Mme Truite. Il fallait un peu de courant pour apporter la nourriture, et de la protection contre les prédateurs. J'apercevais une roche à peine submergée dans une eau assez profonde. Environs la longueur de mon nerfs. L'endroit idéal. C'est clair qu'il y en aurait une là. Je m'enlignais pour mon lancer et hop! Enroulé dans une branche. C'était le bout du bout. 

On va se le dire, je suis un pêcheur d'achigan de l'Outaouais. Je suis un pêcheur d'éperlan depuis que je suis au Bas St-Laurent. J'y connais rien à la truite. Un moment donné, je serai un expert en la matière. Je n'ai pas dit mon dernier mot. Par contre, mon expertise ne se développera pas aujourd'hui. Je venais de me démêler et d'effectuer un lancer quand mon cher camarade venait sauver mon honneur: il ne reste plus de vers de terre.

La partie est terminée. J'effectuais un dernier lancé, puis retournais à mon sac à poisson que j'avais laissé un peu plus loin. Je fouillais dans le pot de vers, j'en dénichais un dernier que je lui donnais, et je m'allumais une cigarette le temps qu'il perde cet appât. 

De retour chez moi, encore bredouille mais sur le point de m'ouvrir une tite frette, je verse le substrat à ver de terre qu'il me reste dans mon bas Frabill, et surprise: il en restait deux.

Du bonbon, du pur bonbon!!!!!!

Poisson ou pas, c'est du bonbon!!!!

Merci pour ce récit captivant et plein d'espoir!!!

Éric

[Kingpolaris]

Superbe récit !!! S'est pas peine perdu, tu as quand même réussi à ramener 2 vers de terre....

[Gabriel Touchette]

Super récit! J'ai aussi la même stratégiedans nos sorti un peu hardcore : ne pas mourir!!

Merci du partage!

[buddy]

T’es un malade, espèce d’écrivain pêcheur   Arrête de penser à tes récits quand tu pêches et tu vas peut-être pouvoir nous raconter autre chose que des bredouilles  

Tu m’as fait bien rire avec tes quelques touches humoristiques ici et là dans ton texte et que dire de ton mot de la fin... d’où ma réaction 

Je fais bien des farces, mais tu as une superbe plume que j’adore lire Je sais pas comment tu fais, tu dois avoir quelques études en écriture ou c’est dans ton travail? Peu importe, toujours captivant de te lire  
 

Je sais pas si tu fais aussi des très belles pêches, mais que tu ne les racontes pas pour garder tes secrets (y’en a plusieursssss qui font ça!!)...

Mais je serais bien embêté de pêcher dans ta région, pour vrai .

Avec ce que je vois et que j’ai vu à date sur internet, je trouve que le bas st-laurent c’est pas une région super facile pour la pêche... Surtout pour les pêches ‘urbaines’, à gué, proche de la ville... Y’a pas grand cours d’eau à ma connaissance qui soit super intéressant...

[Cita69]

J'aime bien ta plume cher J-B...et venant d'un pas trop pire connaisseur d'oiseaux...c'est un beau compliment

Une bredouille captivante...et t'en fais pas pour ton labrador, quand il voit de l'eau, ils deviennent tous cabots...

j'avais eu un lab chocolat (dans les faits, il était à mon père) que j'allais promener et la première chose qu'il faisait en passant la clôture du terrain familial, c'était de se vautrer dans un trou d'eau stagnant plein de tétards et laper à grandes lampées cette eau douteuse...il n'attendait pas d'être rendu à la rivière où l'eau sans être parfaitement limpide était à tout le moins potable et bien oxygénée

pas grave, un chien est le meilleur ami de l'homme et de le traîner dans nos sorties est somme toute tripant...c'est dans ces endroits ou contrées sauvages qu'ils retrouvent leur instinct ancestral de leveur, rapporteur et chasseur...je m'ennuie d'un compagnon comme ça...bravo encore pour ton récit très agréable à lire 

[J-B]

Il y a 14 heures, buddy a dit :

T’es un malade, espèce d’écrivain pêcheur   Arrête de penser à tes récits quand tu pêches et tu vas peut-être pouvoir nous raconter autre chose que des bredouilles  

Tu m’as fait bien rire avec tes quelques touches humoristiques ici et là dans ton texte et que dire de ton mot de la fin... d’où ma réaction 

Je fais bien des farces, mais tu as une superbe plume que j’adore lire Je sais pas comment tu fais, tu dois avoir quelques études en écriture ou c’est dans ton travail? Peu importe, toujours captivant de te lire  
 

Je sais pas si tu fais aussi des très belles pêches, mais que tu ne les racontes pas pour garder tes secrets (y’en a plusieursssss qui font ça!!)...

Mais je serais bien embêté de pêcher dans ta région, pour vrai .

Avec ce que je vois et que j’ai vu à date sur internet, je trouve que le bas st-laurent c’est pas une région super facile pour la pêche... Surtout pour les pêches ‘urbaines’, à gué, proche de la ville... Y’a pas grand cours d’eau à ma connaissance qui soit super intéressant...

Un fichu de beau compliment ça, merci. J'aime lire, ça doit venir de là parce que mes études sont en administration des affaires (ou une presque formation en mécanique si tu retournes plus loin), et mon travail c'est de coordonner des programmes.

Concernant les pêches, étant de l'Outaouais originalement, je suis un pêcheur d'achigan et de brochet. On en trouve pas ici, alors je suis hors de mon élément et je cherche a pogner le tour. Mon compratriote est originaire d'Alsace, alors encore plus loin! On va finir par y arriver.