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Y'en a qui se graissent la patte avec vos dons!


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Salut!

Pour votre information :

 

Par Pierre Saint-Arnaud,  de l'agence de nouvelles La Presse canadienne, jeudi 4 janvier 2024

Un minuscule groupe de dirigeants d’organismes oeuvrant dans les secteurs de l’environnement, de la conservation et de la protection des animaux empoche une rémunération équivalente et dans certains cas beaucoup plus élevée que celle de l’ensemble des premiers ministres provinciaux.

Une analyse exhaustive de quelque 1477 déclarations T3010 remises à l’Agence du revenu du Canada (ARC) pour les années 2022 et 2023 réalisée entre juin 2022 et décembre 2023 par La Presse canadienne montre que les dirigeants de 17 des organismes vérifiés ont reçu une rémunération dans la fourchette de 200 000 $ à 250 000 $ et parfois beaucoup plus (1).

Ces organismes représentent un pourcentage infime de 1,15 % du total.

Cette fourchette a été choisie comme point de référence parce que c’est celle dans laquelle on retrouve les rémunérations des deux premiers ministres provinciaux les mieux payés au Canada (Doug Ford : 208 974 $, François Legault : 208 200 $). (2)

L’analyse de La Presse canadienne, menée de juin 2022 à novembre 2023, visait les organismes reconnus par l’ARC comme étant des « organismes de bienfaisance enregistrés » (OBE) classés dans la catégorie « environnement » et « protection des animaux », catégorie qui englobe plusieurs organismes de conservation. (3)

Une masse de bénévoles et de petits salariés

Or, l’activité de l’écrasante majorité de ces organismes repose sur des bénévoles ou sur une main-d’oeuvre à revenu modeste. En fait, sur le total, 864 (58,5 %) n’ont que des bénévoles à leur service. Un peu plus de 200 de ces OBE (13,7 %) n’ont aucun employé gagnant plus de 40 000 $ et près de 220 (14,8 %) n’ont aucun employé gagnant au-delà de 80 000 $. Ainsi, plus de 87 % de ces organismes paient leurs employés moins de 80 000 $ ou rien du tout.

Les T3010, documents publics qui peuvent être consultés sur le site de l’ARC, montrent les dix salaires les plus élevés de chacun des organismes, classés en fourchettes. Les fourchettes qui ont attiré notre attention sont les trois tranches allant de 200 000 $ à 350 000 $ et la quatrième, qui indique simplement « 350 000 $ et plus ».

Des canards payants

Au premier rang de ce recensement, on retrouve Canards illimités Canada, basé au Manitoba. Sa déclaration 2023 indique que deux personnes y gagnent « plus de 350 000 $ », trois autres empochent de 250 000 $ à 300 000 $ et quatre reçoivent une rémunération de 200 000 $ à 250 000 $. L’organisme embauche 565 employés à temps plein et partiel. Les gouvernements ont versé un peu plus de 27 millions $ à Canards illimités en 2022-23 et le quart de ses revenus de 140 millions $ provient de dons.

Sa porte-parole, Janine Massey, explique que « Canards Illimités Canada est la plus grande organisation de conservation de la nature au Canada […] Il est difficile de comparer les organisations environnementales à but non lucratif en raison de la grande diversité de leurs missions, de leur envergure et de la complexité de leurs opérations », poursuit-elle. « Nous procédons régulièrement à des examens concurrentiels de la rémunération et nous ajustons notre rémunération en conséquence pour nous assurer d’attirer et de conserver un personnel hautement qualifié. »

Des comparatifs bien ciblés

Cet argument de la rémunération concurrentielle sera utilisé à répétition par le petit groupe d’organismes qui a répondu à notre demande d’explications. Il se heurte toutefois au fait que près de 99 % des autres ne viennent même pas près de ces niveaux de rémunération.

« Il s’est créé comme une petite industrie de tout ce qui est organisme en développement durable et mouvement vert », constate Sylvie St-Onge, professeure en management aux HEC et experte en gestion de la rémunération, en gouvernance et conseils d’administration. « Quand ils se comparent, ils vont se comparer aux autres de l’industrie qui sont comme un noyau de bien nantis. »

« Les villes les plus dispendieuses du Canada »

À la Fondation David Suzuki, à Vancouver, où un dirigeant reçoit une rémunération de 250 000 $ à 300 000 $ et trois autres récoltent entre 200 000 $ et 250 000 $, le porte-parole, Charles Bonhomme, nous répond que les bureaux de l’organisme « sont situés dans les villes les plus dispendieuses du Canada : Vancouver, Toronto et Montréal ». Selon les données 2021 de Statistique Canada, le salaire moyen dans ces trois villes était, respectivement, de 55 300 $, 56 700 $ et 53 300 $. La Fondation a tout de même fait appel « à l’expertise d’un cabinet de conseil en ressources humaines pour nous aider à procéder à une révision des salaires à travers l’ensemble de l’organisation » et que ce classement « ne reflète plus notre équipe actuelle ». La Fondation emploie un peu moins d’une centaine de personnes.

Le Fonds mondial pour la nature Canada (World Wildlife Fund), lui, emploie environ 110 personnes. Près de 80 % de ses revenus proviennent de dons. Un de ses dirigeants reçoit une rémunération de 250 000 $ à 300 000 $ et deux autres entre 200 000 $ et 250 000 $.

Dans sa réponse, l’organisme évoque à son tour l’argument du comparatif : « La rémunération totale des dirigeants du Fonds mondial pour la nature Canada […] est comparable à celle d’organismes de bienfaisance nationaux similaires, incluant dans le domaine de l’environnement […] Nous croyons que pour avoir la plus grande portée possible, il faut recruter les meilleurs individus. »

Nature unie (Nature United) comptait 36 employés selon son relevé de 2022. Pour gérer l’organisme, un dirigeant reçoit une rémunération de 250 000 $ à 300 000 $ et un autre se situe dans la fourchette de 200 000 $ à 250 000 $. Sa directrice des communications, Jacqueline Nunes, affirme que les salaires sont basés sur « un processus de révision robuste » qui assure de placer ceux-ci à « l’intérieur du 50e percentile d’organisations comparables », c’est-à-dire à la médiane. Elle ajoute qu’à titre d’organisme à but non lucratif, « nous ne compenserions pas nos dirigeants plus que nécessaire pour assurer le leadership fort tellement crucial en vue de travailler pour un Canada où les gens et la nature sont unis et les écosystèmes, communautés et économies prospèrent. »

La Fédération du saumon atlantique basée à Saint-Andrews, au Nouveau-Brunswick, présente également une personne empochant une rémunération dans la fourchette de 200 000 $ à 250 000 $. Son porte-parole, Neville Crabbe, fait valoir qu’« une récente révision externe a déterminé que notre structure salariale est compétitive avec d’autres organisations non gouvernementales canadiennes de grande et moyenne taille oeuvrant en environnement et en conservation. Que des personnes travaillent dans le secteur privé ou dans des organisations non gouvernementales, elles devraient être rémunérées de façon juste et raisonnable pour la qualité de leur travail. » La Fédération, qui emploie 32 personnes, tirait 22 % de ses revenus de 6 millions $ de source gouvernementale et 16 % de dons divers en 2022.

Réponses brèves ou vigoureuses

La réponse de la Fédération canadienne de la faune, dont un peu plus de 90 % des revenus de 34 millions en 2023 proviennent des gouvernements et de dons, elle, fut très succincte : « La FCF est l’une des plus grandes organisations non gouvernementales de conservation du Canada. Les salaires de tous ses employés sont définis selon des évaluations indépendantes des marchés », écrit Pam Logan, directrice des communications au sujet de la rémunération de 200 000 $ à 250 000 $ qu’on y retrouve pour une personne.

La Société pour la nature et les parcs Canada offre une rémunération de 200 000 $ à 250 000 $. Le président de son conseil d’administration, John Grandy, défend vigoureusement cette rémunération : « Cette idée que les organismes à but non lucratif manquent de fonds – et qu’ils limitent l’accès au talent par l’entremise de salaires trop bas ou d’infrastructure manquante – a été prouvée fausse il y a maintenant plus d’une décennie », écrit-il. « Nous croyons que nos salaires reflètent de façon appropriée les salaires courants à la lumière d’organismes similaires de même que du potentiel de revenus que les gestionnaires d’expérience méritent. » La SNAP Canada, dont le quart des revenus proviennent des gouvernements et un peu moins de la moitié de dons divers, emploie environ une centaine de personnes.

Des SPCA généreuses

Le Canada compte, dans les organismes enregistrés sous le parapluie de la protection des animaux, un peu plus de 120 Sociétés pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA). Seulement quatre d’entre elles (3,3 %) offrent à leurs dirigeants des rémunérations dépassant les 200 000 $. Une seule d’entre elles nous a répondu, soit la Ontario SPCA and Humane Society, qui compte plus de 225 employés et dont une personne est rémunérée dans la tranche de 200 000 $ à 250 000 $. Sa vice-présidente, Alison Cross, écrit que « la SPCA de l’Ontario croit qu’il lui faut compenser ses employés pour leur travail et leurs efforts selon les standards de l’industrie des oeuvres de charité provinciales. Les fourchettes salariales ont été déterminées […] par des données salariales de référence tirées d’une enquête nationale sur des organismes sans but lucratif de taille similaire ».

Malaise à l’interne ?

Cette recherche de La Presse canadienne a provoqué des remous au sein de la poignée d’organismes qui versent des salaires à cette hauteur. Nous avons reçu quelques offres anonymes d’informations internes provenant de personnes troublées par les rémunérations dont nous faisons état ici. Nous n’avons pas eu recours à ces informations parce que les données publiques parlent d’elles-mêmes.

Les écarts de rémunération dont il est question ici ne doivent cependant en aucun cas porter ombrage au travail de ces organismes qui, avec l’ensemble des OBE oeuvrant dans les mêmes domaines, réalisent un travail colossal afin de remédier aux dommages que subissent les milieux naturels et ceux qui les occupent.

L’objectif de cette analyse était simplement de jeter un éclairage sur le très petit nombre d’exceptions en termes de rémunération dans ce secteur où l’on peine généralement à embaucher et à retenir des employés.

La vocation avant l’ambition

Mais, rappelle Sylvie St-Onge, « quand on parle de développement durable, c’est aussi de la responsabilité sociale. C’est comme envoyer un message contradictoire avec les valeurs qu’il doit y avoir. Quelque part, il y a un conseil d’administration qui, soit n’a pas fait sa job ou qui lui a trouvé un filon de rationnel », dit-elle à la lecture de ces chiffres.

Il serait préférable, selon elle, de rechercher pour de tels organismes des personnes motivées par une vocation plutôt que par l’ambition : « Dans ces organismes, ce n’est pas tant le meilleur en termes d’expertise qu’il te faut, mais le meilleur en termes de mobilisation, de foi, de croyance en l’adhésion à la mission. Quelqu’un qui ne vient pas tant chercher l’argent. »

Voici les organismes qui n’ont pas répondu à La Presse canadienne, avec le nombre d’employés et le nombre de personnes rémunérées au-delà de 200 000 $.

La Société canadienne pour la conservation de la nature (Nature Conservancy of Canada), 514 employés, une personne rémunérée entre 300 000 $ et 350 000 $, trois entre 200 000 $ et 250 000 $. A reçu 86 M$ d’argent public et 138 M$ en dons en 2022.

L’Alberta Conservation Association, 93 employés, une personne rémunérée entre 300 000 $ et 350 000 $ et deux entre 200 000 $ et 250 000 $. 82 % de son financement provenait des gouvernements pour l’année financière se terminant le 31 mars 2023.

Oceans North Conservation Society, 30 employés, cinq personnes rémunérées de 200 000 $ à 250 000 $.

Oceana Canada, 20 employés, une personne rémunérée dans la fourchette de 200 000 $ à 250 000 $.

La Fondation du saumon du Pacifique, 52 employés, deux personnes rémunérées entre 200 000 $ et 250 000 $. Près de la moitié des revenus proviennent des pouvoirs publics et un peu plus de 40 % de dons divers.

The Natural Step (Canada) inc. 19 employés, une rémunération dans la fourchette de 200 000 $ à 250 000 $.

La British Columbia SPCA, 600 employés, compte une personne dans la fourchette de 250 000 $ à 300 000 $ et deux dans celle de 200 000 $ à 250 000 $.

La Niagara SPCA and Humane Society, 43 employés, et la Toronto Humane Society, 187 employés, affichent toutes une rémunération entre 200 000 $ et 250 000 $ dans leurs T3010 de 2022.

__

(1) La rémunération telle que définie par l’ARC comprend les salaires, commissions, allocations, primes et honoraires versés, ainsi que la valeur des avantages qui leur sont accordés.

(2) La rémunération du premier ministre Legault et de ses ministres inclut le salaire de député et l’indemnité additionnelle de premier ministre et celle des ministres. La hausse de 30 % votée en juin dernier a porté la rémunération du premier ministre à 270 120 $ et celle de ses ministres à 230 591 $, mais les T3010 des organismes vérifiés ne vont pas au-delà de mars 2023.

(3) Le nombre d’OBE se trouvant dans ces deux catégories se chiffrait à 1477, (480 en « environnement » et 997 en « protection des animaux »), lorsque la vérification s’est amorcée en juin 2022 et se situait à 1474 (478 et 996) à la fin de 2023. Nous avons exclu de l’analyse toutes les fondations privées et publiques. La Fondation David Suzuki, et la Fondation du saumon du Pacifique ne sont pas des fondations au sens de la Loi sur l’impôt, mais bien des « oeuvres de bienfaisance enregistrés » utilisant le terme fondation dans leur raison sociale.

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De voir ça, ça me surprend pas du tout! Et ici on parle d’organisme pour l’environnement et etc… Mais je serais curieux de voir les salaires qui se versent dans tous ces organismes  dont on entend parler! Et je serais aucunement surpris de voir la même chose. 

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Ça toujours été comme ça.  Ils travaillent pour la CAUSE voyons donc.  Dans les années 70 ma blonde avait marché entre Chibougamau et Chapais pour ramasser des fonds pour un organisme bien connue, l'année d'après elle est allé justement chez le grand patron de cet organisme, quand elle a vue les planchers en marbre elle n'a jamais plus participé à une marche.

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Posté (modifié)

Salut!

Aujourd'hui, dans «Le Journal de Montréal» et dans «Le Journal de Québec»,on a publié une chronique d'opinion de Mario Dumont sur ce sujet-là. La voici:

Samedi, 6 janvier 2024

L’environnement est une bonne cause. Trop bonne. Tout un chacun s’en réclame, en se tirant la couverte pour savoir qui est plus vert que le voisin.

Il ne faut donc pas s’étonner que des dizaines et des dizaines d’organismes sans but lucratif reçoivent des dons considérables. Les bienfaiteurs veulent leur donner les moyens de porter leur message haut et fort. Les gouvernements aussi font leur chèque pour ne pas se retrouver sur la liste noire des mécréants qui boudent la cause. Des millions en subventions, vous le devinez.

Intéressante enquête du vieux routier de la presse canadienne Pierre Saint-Arnaud sur les salaires versés aux dirigeants des organismes œuvrant dans les secteurs de l’environnement, la conservation et la protection des animaux. Il a fouillé dans les registres publics de l’Agence du revenu du Canada.

L’enquête permet de découvrir que 17 de ces grandes organisations offrent à leur dirigeant des salaires qui dépassent... ceux des premiers ministres des provinces. On parle donc de salaires annuels qui se retrouvent dans la fourchette des 200 000 à 250 000$. (Quelques-uns dépassent les 300 000$.)

Exemples

La liste des organismes les plus généreux envers leurs dirigeants va de la Fondation David Suzuki au Fonds mondial pour la nature (WWF), en passant par la Fédération du saumon atlantique et Canards Illimités. Ce sont des organismes qui ont bonne presse et à qui on pose assez peu de questions.

Pourtant, ils sont devenus des organisations majeures, avec des budgets de dizaines de millions, des centaines d’employés et une influence considérable. Ils vivent essentiellement de deux sources de revenus principales: les dons (volontaires) du public et les impôts (moins volontaires) du public.

Ils vivent aussi grâce au travail inlassable de leurs milliers de bénévoles. Des hommes et des femmes qui donnent de leur temps sans rétribution, au nom de la cause. Dans certains cas, les bénévoles ne réclament même pas leurs frais de déplacement, donc ils déboursent de leur poche pour faire leur bénévolat.

On répondra que les dirigeants de tels organismes doivent démontrer de la compétence, défendre des dossiers en public, mobiliser leurs troupes. La compétence se paye dans les années 2000.

Mais sérieusement, est-ce normal qu’autant de dirigeants d’organisations dites charitables gagnent plus que des premiers ministres? Surtout, est-ce que les donateurs en sont conscients? Et les bénévoles? Quant aux ministres qui leur octroient des sommes considérables, je me demande s’ils savaient que le président de l’organisme gagne bien plus qu’eux-mêmes.

Ce qui me fait toujours peur avec les trop bonnes causes, c’est la tendance naturelle à fermer les yeux. Nos gouvernements ont gaspillé des millions dans les fonds verts à cause de cela. Quel député dans l’opposition prendrait le risque de se lever pour critiquer un fonds dit «VERT»?

Les organismes en conservation et en environnement jouent un rôle important. Mais ils ne doivent pas avoir de passe-droit en matière de reddition de comptes et de transparence.

 

Modifié par Mouche001
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Mon opinion ici sera controversé, mais j'ai été pendant un temps bénévole pour Canard Illimité Canada, et président régional pour l'Outaouais.

Je ne trouve pas absurde comme rémunération pour des hauts dirigeants. Perso, pour une grosse machine comme Ducks Unlimited, je ne veux pas Jo le Clodo a la tête de la machine. Je veux quelqu'un de solide. Ceci dit, 200-300k pour un PDG d'une grosse organisation, c'est pas déeaisonnable...

D'ailleur, je vais un peu affiché kes couleurs, mais sachez que grace à un excellent leadership, chaque dollar que vous donnez à Canards Illimités Canada est quadruplé quand il arrive dans les milieux humides canadiens.

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