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Bar rayé : poisson «disparu» du fleuve... mais qui y est abondant!


Mouche001

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Une autre année de confusion pour le bar rayé du Saint-Laurent

Radio-Canada - Par David Rémillard  - Le 12 novembre 2023

Le bar rayé qui nage actuellement dans le fleuve Saint-Laurent, de Tadoussac à Montréal, n'aura pas de statut avant encore une autre année. Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) repousse à nouveau l'évaluation de cette population controversée.

Le COSEPAC avait surpris tout le monde, en 2019, en déclarant le bar rayé du Saint-Laurent comme une espèce disparue.

Le poisson arpente pourtant le fleuve et s'y reproduit de façon autonome depuis quelques années, à partir de frayères détectées à Montmagny et dans la baie de Beauport, près de Québec. Le ministère québécois de la Faune soupçonne également le lac Saint-Pierre comme site de fraie.

Son aire de répartition va de Sorel jusqu'à Tadoussac, en incluant la rivière Saguenay. Certains spécimens ont même été capturés jusqu'à Beauharnois, au sud-ouest de l'île de Montréal.

La présence de ces bars rayés est le fruit d'un programme de réintroduction de l'espèce, lancé par le Québec en 2002. Les poissons proviennent d'individus prélevés dans la rivière Miramichi, au Nouveau-Brunswick.

Une erreur

En prenant leur décision en 2019, les experts du sous-comité des poissons d'eau douce du COSEPAC ont voulu corriger une erreur du passé.

L'erreur, selon eux, est d'avoir considéré cette population réintroduite comme étant la même qui se trouvait auparavant dans le Saint-Laurent, laquelle a été complètement décimée dans les années 60 par la surpêche et le dragage de la voie maritime.

C'est quoi le COSEPAC ?

Le COSEPAC détermine le statut national des espèces indigènes et des sous-espèces du Canada que l'on présume en danger de disparition du pays ou de la planète. Dans les dispositions de la Loi sur les espèces en péril, le gouvernement du Canada doit tenir compte des désignations du COSEPAC pour dresser la liste officielle des espèces sauvages en danger.

La population historique, confondue avec la population réintroduite par les scientifiques, fût déclarée disparue par le COSEPAC, alors que celle qui se trouve présentement dans le fleuve ne porte aucun statut particulier.

Malgré cette décision, le fédéral continue d'agir comme si l'ancienne population existait toujours et maintient l'application de la Loi sur les espèces en péril au Canada. Ottawa est même plus de 10 ans en retard sur les travaux du comité.

Selon la liste des espèces annexée à la loi, le statut actuel est celui accolé à la population historique du Saint-Laurent par le COSEPAC en 2012. Le comité lui avait alors attribué le statut d'espèce en voie de disparition.

Confusion totale

Après sa décision de 2019, que d'aucun n'avait vu venir, le COSEPAC avait promis de clarifier la situation et de procéder à une révision plus rapide de toutes les populations de bars rayés au Canada, soit en 2022 plutôt qu'en 2028. Le fédéral, lui, a décidé d'attendre cette nouvelle évaluation avant de mettre à jour le statut de la population du Saint-Laurent.

Après avoir reporté ses travaux sur le bar rayé à novembre 2023, ce n'est finalement que l'an prochain que ces révisions auront lieu, a constaté Radio-Canada. Le rapport d'étape préliminaire a nécessité un laps de temps prolongé pour être examiné, a justifié Nicholas Mandrak, co-président du COSEPAC pour les poissons d'eau douce.

En attendant des clarifications du COSEPAC, la confusion règne. Il y a deux ans, lors du rejet du projet d'expansion du Port de Québec, le projet Laurentia, l'Agence d'évaluation d'impact du Canada évoquait les risques de perte d'habitat irréversible pour le bar rayé du Saint-Laurent.

On y affirmait que les mesures compensatoires prévues au projet Laurentia ne permettraient pas [...] d’assurer la survie ou le rétablissement du bar rayé, une espèce protégée en vertu de la Loi sur les espèces en péril.

Dans les faits, la population réintroduite pourrait même ne pas être considérée comme une espèce indigène, et donc à l'extérieur du mandat de protection de la Loi sur les espèces en péril au Canada. Les espèces introduites artificiellement [...] ne peuvent être évaluées par le COSEPAC, peut-on lire dans les critères d'admissibilité du comité.

À noter que si la Loi sur les espèces en péril ne s'appliquait plus, d'autres textes, comme la Loi sur les pêches, continueraient d'assurer une certaine protection de l'habitat.

En abondance

Autre conséquence de la confusion autour de son statut, la pêche au bar rayé du Saint-Laurent demeure interdite dans l'ensemble de son aire de répartition, contrairement à son cousin de la Gaspésie. Ce dernier appartient à la population du sud du golfe du Saint-Laurent, considérée comme distincte, et n'est pas soumis aux mêmes restrictions.

Encore plus ironique, le bar rayé du Saint-Laurent se trouverait désormais en abondance dans le fleuve.

À l’heure actuelle, un des indicateurs les plus fiables est le suivi de l’abondance relative des jeunes bars rayés de l’année. De 2013 à 2022, une augmentation significative de l’abondance a été observée, explique un porte-parole du ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.

Le gouvernement a d'ailleurs cessé d'ensemencer le poisson en 2018 pour éviter de saturer l'habitat.

Au cours des dernières années, le gouvernement Legault et des organisations comme la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs ont demandé le retrait de la population du Saint-Laurent de la liste des espèces en péril, sans succès.

La nouvelle population, sur laquelle toute l’attention est tournée, est une population introduite totalement distincte sur laquelle le COSEPAC n’a pas à se pencher, estime la Fédération. Puisque l’intérêt du COSEPAC porte sur les espèces sauvages non introduites, attendre une nouvelle évaluation ne changera rien.

Le cabinet de la ministre responsable de Pêches et Océans Canada, Diane Lebouthillier, n'a pas souhaité commenter et s'en est remis à son ministère.

 

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Quand avez-vous vu un fon-fon décideur prendre une bonne décision?

Une bonne connaissance à moi, biologiste, avait été à la table de concertation lors de la mise en place du plan de gestion du doré en 2011 et, il me disait:  C'est bien simple, j'étais le seul biologiste autour de la table et, je fus le seul qui n'a pas été écouté... 

Éric

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il y a 5 minutes, LacAlbanel a dit :

Quand avez-vous vu un fon-fon décideur prendre une bonne décision?

Une bonne connaissance à moi, biologiste, avait été à la table de concertation lors de la mise en place du plan de gestion du doré en 2011 et, il me disait:  C'est bien simple, j'étais le seul biologiste autour de la table et, je fus le seul qui n'a pas été écouté... 

Éric

Tu a été plus vite que moi.

 

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Il y a 1 heure, Mouche001 a dit :

Dans les faits, la population réintroduite pourrait même ne pas être considérée comme une espèce indigène, et donc à l'extérieur du mandat de protection de la Loi sur les espèces en péril au Canada. Les espèces introduites artificiellement [...] ne peuvent être évaluées par le COSEPAC, peut-on lire dans les critères d'admissibilité du comité.

Ok 🤔

Il y a 1 heure, Mouche001 a dit :

À noter que si la Loi sur les espèces en péril ne s'appliquait plus, d'autres textes, comme la Loi sur les pêches, continueraient d'assurer une certaine protection de l'habitat.

Fiou 🤔

Il y a 1 heure, Mouche001 a dit :

La nouvelle population, sur laquelle toute l’attention est tournée, est une population introduite totalement distincte sur laquelle le COSEPAC n’a pas à se pencher, estime la Fédération. Puisque l’intérêt du COSEPAC porte sur les espèces sauvages non introduites, attendre une nouvelle évaluation ne changera rien.

Ouin 🤔

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Il y a 1 heure, Mouche001 a dit :

Autre conséquence de la confusion autour de son statut, la pêche au bar rayé du Saint-Laurent demeure interdite dans l'ensemble de son aire de répartition, contrairement à son cousin de la Gaspésie. Ce dernier appartient à la population du sud du golfe du Saint-Laurent, considérée comme distincte, et n'est pas soumis aux mêmes restrictions.

En plus! 

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