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Laisse pisser le boeuf


Rameur

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Quand tu te coupes ,ca fais mal.

Mais les blessures guérissent avec le temps.

Y a des coupures qui sont plus creuses que d'autres et prennent plus de temps a guérir mais finissent toujours par le faire.Les cicatrices deviennent lisses. Entoucas, la plupart le deviennent.

Clisse que c'est chiant des coupures...

Ps

Ah oui,et  y a le hamster.Le petit cri...de hamster.Si y pourrait s'enfarger desfois et se la péter comme du monde...

 

Modifié par lerapala
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Reconnaitre de quoi on souffre, c'est déjà bien engager dans la voie de la guérison ...

.... bonne lecture ...

Les grandes lignes de la souffrance psychique :

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La souffrance liée à hier

Lorsqu’un individu tend à se promener davantage dans le passé que dans le présent (et, a fortiori, dans le futur), lorsque le jadis le retient, l’englue même, lorsque le temps s’est arrêté au cadran de sa montre (pour paraphraser Aragon), c’est le vécu de dépressivité qui risque, alors, de s’emparer de lui. Et ce, principalement au travers du sentiment de culpabilité, lequel caractérise une souffrance psychique bien spécifique : la dépressivité de type anxieux .

Le sentiment de culpabilité est à la base du remords (le sujet se reproche alors d’avoir fait ce qu’il ne fallait pas faire) ainsi que du regret (le sujet se reproche, au contraire, de ne pas avoir fait ce qu’il fallait faire). Dans un cas comme dans l’autre, « kidnappé » comme il l’est par autrefois, l’individu se voit contraint de constamment comparer, de manière compulsive, son histoire à celle qui aurait dû être ; l’écart entre l’une et l’autre creusant inévitablement le lit de son abattement.

Bien évidemment, la situation inverse existe également : dans ce cas de figure, rien n’arrive à la cheville du passé, rien n’égale the good old days ! Cette autre souffrance, pareillement liée à hier mais sur le mode de l’idéalisation positive, porte le nom, vous l’aurez compris, de nostalgie (et comme disait Simone Signoret : « La nostalgie n’est plus ce qu’elle était » !)

La souffrance liée à aujourd’hui

Lorsqu’un individu ne vit que dans la bande extrêmement étroite – fine comme du papier à cigarette – ménagée par l’instant présent, lorsque tout se concentre, pour lui, sur le hic et nunc, c’est à nouveau un vécu de dépressivité qui se met à le guetter [1]. Mais d’une tout autre nature cette fois. Alors que la dépressivité liée à hier repose sur le « mal faire », celle liée à aujourd’hui repose sur le « mal être ». Je ne suis, en effet, qu’ici et maintenant. Je ne suis ni hier ni demain (voilà, d’ailleurs, le crédo des thérapies existentielles, Gestalt en tête). Du sentiment de culpabilité, l’on glisse ainsi vers le sentiment de honte. C’est d’être qui il est qui pose fondamentalement problème au sujet scotché au présent. Ou plus exactement, qui il est dans le regard d’autrui (alors que dans le cas de la dépressivité par culpabilité, c’est le regard porté par l’individu lui-même [sur ses actions, et non sur sa personne] qui l’abat). Une douleur de niveau supérieur, donc, puisque c’est l’identité qui est, ici, attaquée. On parle, dans ce cas, de dépressivité de type narcissique .

En outre, la capture du sujet par l’ici et maintenant (et son inévitable factualité) tend à générer un vécu de dépressivité « en creux », lequel repose sur un sentiment de vacuité ; vide engendrant, à son tour, un insupportable ennui, un manque cruel d’intensité.

Bien entendu, la dichotomie « hier => souffrance du faire / aujourd’hui => souffrance du être » est réductrice, mais elle permet de penser les choses plus aisément. Dans la réalité, ces deux souffrances sont davantage entremêlées, vous vous en doutez.

La souffrance liée à tout de suite

Lorsqu’un individu se montre obnubilé — fasciné — par l’instant d’après, lorsque son horizon se résume à un tout petit point de mire, juste devant lui, lorsque le futur immédiat l’emprisonne, c’est un accès aigu de tension qui risque alors de se saisir de lui. Une tension paroxystique, tant physique que psychique, communément appelée angoisse. Toute l’attention rivée sur l’obtention de résultats ultra-rapides (la performance, la satisfaction instantanée) ou sur l’évitement de quelque événement funeste (voire catastrophique), c’est l’angoisse de mort — démaquillée, à visage découvert — que le sujet doit alors affronter en combat singulier. Duel stupéfiant, sidérant, avec l’angoisse de la mort imminente : « La seconde qui suit, je serai peut-être déjà mort… » (des suites d’une rupture d’anévrisme, d’une thrombose, d’une embolie, etc. !)

Profitons-en pour noter, en passant, que la société actuelle — qui prône le tout-tout-de-suite, qui sacrifie au culte de l’immédiateté — passe son temps à « désépaissir le temps », nous privant ainsi de notre meilleur rempart contre l’angoisse de mort imminente. Et si notre époque est devenue à ce point anxiogène, c’est à dessein ! C’est que nous trouvons là un avantage précieux, un bénéfice substantiel, à utiliser ainsi la société pour rétrécir notre sensation de durée.

La souffrance liée à demain

Lorsqu’un individu vit davantage dans le futur que dans le présent (et, a fortiori, dans le passé), lorsque demain le captive, lorsqu’après-demain le passionne, c’est l’anxiété qui est, alors, au rendez-vous : un état chronique de tension (plus psychique que physique). Car le futur est incertain. Et jamais rien ne permet de réduire complètement cette incertitude. Aussi, le sujet en est réduit à ruminer des idées obsédantes : « Pourvu que tel événement funeste ne me tombe pas dessus ! », « Pourvu que tel événement souhaité se réalise ! » (et si tel est le cas, « Pourvu qu’il se produise le plus rapidement possible ! ») Et l’inquiétude de faire cortège.

Par parenthèses, notons que la notion de désir est calquée, tout entière, sur cette même dynamique : « Lorsque j’aurai ce qui me manque, la vie sera, enfin, une euphorie perpétuelle, une félicité éternelle » ! L’attraction des lendemains qui chantent, le magnétisme des miroirs aux alouettes… un état de tension permanent ! Voilà pourquoi, d’ailleurs, le bouddhisme a centré toute sa pratique du mieux-être sur l’extinction des désirs. En éteignant les désirs, c’est le feu de l’anxiété que l’on éteint par la même occasion.

La souffrance liée à l’unification de soi

Un des apports significatifs de Freud est, sans conteste, la formalisation du concept d’ambivalence affective. Le contraire de l’amour n’est pas la haine, mais l’indifférence. La haine est du même côté que l’amour : celui de l’investissement affectif. Plus ce dernier est grand, plus le potentiel d’amour et de haine est grand. Plus je suis capable d’aimer, plus je suis capable de détester ! L’intensité de l’investissement émotionnel demeure, les valences permutent.

J’ai, du reste, une excellente raison de haïr la personne adorée. D’emblée, avant même qu’elle n’ait fait, ou dit, quoi que ce soit. Il me suffit, pour cela, de mesurer à quel point la relation qui m’unit à elle me plonge, ipso facto, dans une intolérable dépendance affective. D’un simple geste, d’un simple mot, la personne aimée peut faire de moi la personne la plus heureuse… ou la plus misérable de la terre ! Je lui en veux terriblement pour cela… Puis, je m’en veux de lui en vouloir !

Voilà donc le prix à payer pour accéder à l’unification de soi : le conflit intérieur (l’amour qui engendre la haine, la haine qui engendre la culpabilité), le déchirement interne entrainé par ma capacité à éprouver, pour la même personne, des sentiments à ce point contradictoires ; par ma propension à te haïr, toi mon fils, toi ma mère, toi ma sœur, toi mon mari, toi ma fidèle amie… au point même, parfois, de souhaiter ta mort !

La souffrance liée à la comparaison

Il suffit souvent d’un simple regard jeté sur l’assiette du voisin (comme dit le proverbe), et c’est parti : nous nous heurtons, instantanément, aux tortures engendrées par la convoitise, aux supplices infligés par l’envie. Cette souffrance se manifeste dès que nous constatons que l’autre possède quelque chose que nous ne possédons pas. Et nous voilà submergés par la rage de nous approprier ladite chose, de la posséder à notre tour, coûte que coûte. Car la chose est bizarrement devenue hautement intéressante, et nous nous sentons désormais incomplets sans elle. Le bonheur ne passera plus que par elle ! Nous nous sommes créé un faux besoin.

« L’herbe est toujours plus verte ailleurs », dit encore la sagesse populaire. La souffrance de la comparaison apparaît typiquement au sein des relations de type fraternel, que celles-ci soient réelles (au sein même de la fratrie) ou symboliques (sur le mode du compagnonnage).

La souffrance liée à l’existence du tiers

Sur le plan relationnel, le développement psychologique d’un individu se marque par le passage d’une conception dyadique (sur le mode « il y a moi, ma mère, moi pour ma mère, ma mère pour moi… et rien d’autre »), à une conception triadique (« il y a moi, la personne aimée et le reste du monde ; ce dernier faisant office de tiers, tant pour moi que pour la personne aimée »). Dans cette conception du lien plus élaborée, il me faut donc supporter cette réalité — ô combien pénible — que la personne aimée n’est pas là exclusivement pour moi. Et celle-ci doit faire exactement la même chose avec moi.

La rencontre du tiers (sa prise en compte, plus exactement) spécifie un stade de croissance psycho-affective réputé crucial par les psychanalystes. Freud l’a baptisé complexe d’Œdipe (complexe, dans l’acception « ensemble organisé » [d’affects et de représentations mentales]). Et, dans le même temps, cette rencontre fait naître une souffrance inconnue jusque-là : la jalousie. Désormais, il y aura toujours un gêneur, une troisième roue au carrosse, un empêcheur d’aimer en rond. Et il va falloir apprendre à composer avec ce rival. Selon Freud, cet apprentissage se complète en deux temps : vers l’âge de six ans, d’abord, à la fin de l’adolescence, ensuite ; les deux étapes de la résolution du complexe d’Œdipe. Mais, en pratique, cette résolution est loin d’être la règle : l’apprentissage reste souvent (nous ne le savons que trop bien) fort lacunaire…

La souffrance liée à la perte

L’homme est totalement démuni face aux « jamais plus ». Il n’est tout simplement pas outillé pour supporter ce genre d’épreuve ! Il n’a pas reçu, à la naissance, le mode d’emploi dévolu au bon usage du renoncement. C’est pourquoi, il utilise un subterfuge : il renonce sans renoncer… ce que la psychanalyse appelle le travail de deuil, ou encore la technique des résidus : « J’intègre (« incorpore », plus exactement) certaines reliques de l’objet perdu — des traits saillants (opinions, goûts, expressions verbales, valeurs, rôles, statuts, rituels, mythes, look, etc.), que je survalorise — et je les fais ensuite revivre à travers moi ». La personne perdue restera de la sorte avec moi (« dans » moi) à tout jamais ! Ce processus repose sur l’utilisation d’un mécanisme de défense du Moi important : l’introjection (la capacité de faire siens certaines caractéristiques de l’autre [le contraire de la projection]).

Mais le travail de deuil n’est pas toujours couronné de succès. Il se révèle souvent parcellaire, parfois pathologique (c’est-à-dire bloqué). Qui plus est, tout type de renoncement peut être source de souffrance : un deuil, en effet, peut être réel, symbolique ou imaginaire. Ainsi donc, se marier équivaut à se confronter au deuil du célibat (et de la liberté qui le caractérise) ; emménager dans une belle maison, c’est se résoudre à faire le deuil du petit appartement charmant, de son côté pratique et des moments bohèmes et romantiques qui y sont attachés ; concevoir un premier enfant revient à faire le deuil du couple exclusivement conjugal, auto-suffisant et structuré prioritairement sur le mode de la séduction et de l’érotisme ; etc. Toute situation de rupture, tout changement brusque, tout choix de conséquence peut, en vérité, être assimilé à une expérience de perte.

Lorsque le travail de deuil est insuffisant, les souffrances résiduelles se déclinent alors au pluriel : sentiment de solitude, d’abandon, de manque, d’incomplétude, de castration, etc.

La souffrance liée au deux sans moi et au deux contre moi

La souffrance du deux sans moi est celle de l’exclusion. Elle est infiniment plus douloureuse que celle liée simplement au sentiment de solitude. Dans le cas de l’exclusion, si je me retrouve seul, c’est du fait du rejet opéré par mon supposé groupe d’appartenance (quelle que soit la taille de ce groupe [le couple est déjà un groupe]). Aux vécus de manque, de castration, d’abandon, se rajoute donc un vécu d’injustice, voire de trahison. Je suis « laissé pour compte », je « reste sur le carreau », je « compte pour du beurre »… la langue française n’a pas ménagé ses locutions pour qualifier ce vécu de mal-être, manifestement des plus fréquents. Lors d’une rupture sentimentale, par-dessus le manque de l’autre et l’exclusion du couple, une seconde exclusion, celle par le réseau social (d’autres couples, en général), provoque souvent une souffrance aussi vive, sinon plus, que celle engendrée par la séparation elle-même !

La souffrance du deux contre moi est celle du deux sans moi, mais avec une pointe d’assaisonnement en sus : non seulement j’ai été éjecté de mon groupe d’appartenance, mais les membres de ce groupe se sont, en plus, ligués contre moi ! L’alliance d’autrefois a donc fait place à une coalition, dont je fais désormais les frais. Les amis d’antan se sont métamorphosés en ennemis. Le sentiment de déloyauté, de trahison, atteint ici son paroxysme. Et mon identité d’en prendre un fameux coup : qui suis-je, encore — que reste-t-il de ma personne —, dès lors que mon groupe s’est ainsi retourné contre moi ?

La douleur liée à la résonance

« Si je ne suis pas pour moi, qui le sera ? Si je ne suis que pour moi, que suis-je ? Et si pas maintenant, quand ? », parole d’Hillel l’ancien, Ier siècle (repris par Maxime Le Forestier, dans sa chanson L’Écho Des Étoiles).

L’être humain est un animal doué de compassion. Cela lui permet d’être sensible à la détresse d’autrui et, le cas échéant, de faire preuve de solidarité. Mais il arrive, parfois, que les frontières de l’être humain se révèlent par trop poreuses, perméables, voire même complètement délitées… Il n’est plus question, dès lors, d’empathie, mais bien d’amalgame, de confusion. Et la souffrance d’autrui de s’engouffrer, sans autre forme de procès, telle l’eau inonde la vallée lors de la rupture d’un barrage. Puis même, comme si cela ne suffisait pas, la souffrance de s’amplifier, ainsi que dans une caisse de résonance ! Cette douleur en écho, à la douleur d’autrui, porte le nom d’apitoiement.

En tant que thérapeute, il n’est pas rare de recevoir des patients dont la seule plainte alléguée est cette souffrance en écho !

La souffrance liée à la déréliction

Enfin, l’ultime souffrance psychique envisagée ici est celle de la détresse humaine, du sentiment profond d’abandon. Elle désigne ce vécu, vertigineux, où l’homme réalise, avec acuité, qu’il est tout seul au monde (comme l’exprimait si bien Michel Berger, dans sa chanson Les Uns Contre Les Autres : « Mais au bout du compte/on est toujours tout seul au monde »), abandonné à son triste sort, à sa misérable condition d’être humain. Souffrance (post-)moderne par excellence, la figure paternelle (réelle, symbolique et imaginaire) — bienveillante, protectrice, en charge de notre salut — étant la grande absente de nos sociétés occidentales actuelles.

[1] Vous avez probablement déjà eu l’occasion d’entendre, ici ou là, que la centration sur l’ici et maintenant est un exercice chaudement recommandé par de nombreuses disciplines visant le mieux-être, que leur origine soit orientale ou occidentale. C’est que cette centration permet de soulager les souffrances liées au passé et au futur, les plus communes, historiquement. Mais le mieux étant souvent l’ennemi du bien, l’excès de hic et nunc nuit également. Et ceci est d’autant plus vrai à une époque où la souffrance liée à maintenant est en constante augmentation (depuis quelques décennies, en effet, honte et ennui se trouvent être, dans nos sociétés postmodernes, les sources les plus fréquentes d’abattement).

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