Projet de restauration de la Saint-Jean du Saguenay

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Salut!

Pour votre information :

L’édition d’automne du magazine Saumon Québec sera livrée en début octobre! Pour vous faire patienter un, voici un extrait d’un texte qui porte sur un gros projet sur lequel la FQSA travaille présentement: la restauration de la rivière Saint-Jean-Saguenay.

Texte par Alexandra Déry, chargée de projet, biologiste et M. ATDR, FQSA

L’installation d’une barrière de décompte à saumon sur la rivière Saint-Jean-Saguenay de 2017 à 2020 a mené au constat que la population de saumons sur la rivière était devenue préoccupante. Le seuil démographique sur la rivière doit être supérieur à 200 saumons pour ne pas affaiblir l’intégrité génétique de la population. Malheureusement, ce seuil n’a pas été atteint depuis 2018. Ce déclin serait dû, notamment, à une quantité et une qualité d’habitats déficientes sur la rivière. En collaboration avec divers acteurs du milieu, la FQSA a entrepris un projet d’envergure se déclinant en deux volets pour restaurer les habitats du saumon et évaluer si le libre passage des poissons sur la rivière est possible dans les années à venir.

D’hier à aujourd’hui sur la Saint-Jean 

L’histoire connue de la pêche au saumon sur la rivière Saint-Jean-Saguenay remonte à plus de 150 ans. À l’époque, les habitants présents à l’embouchure de la rivière pêchent la ressource, jusqu’à l’arrivée d’un club privé en 1859. Jusqu’en 1950, la ressource saumon est concentrée dans les premiers kilomètres de la rivière puisqu’un barrage pour l’industrie des pâtes et papiers est présent en face de l’église. Puis en 1957, le barrage hydroélectrique Hydro-Morin voit le jour à 12,5 km de l’embouchure. 

En 1986, un incident technique du barrage Hydro-Morin fait monter rapidement le débit, puis cesse d’alimenter la rivière, ce qui provoque son assèchement presque complet. Puis en 1996, un second événement vient bouleverser l’équilibre hydrologique de la rivière avec les pluies diluviennes du 19 et 20 juillet, le tristement célèbre déluge du Saguenay. En sortant de son lit, la rivière a menacé la sécurité des habitants, détruit des infrastructures et perturbé plusieurs habitats importants pour le saumon et l’omble de fontaine anadrome (truite de mer). 

Afin de sécuriser et de stabiliser les berges dénudées, un processus de revitalisation des habitats et de restauration des berges est entrepris par le ministère des Transports du Québec et le ministère de l’Environnement et de la Faune. À la suite de ces travaux, les berges de la rivière Saint-Jean-Saguenay ont été stabilisées par enrochement sur 4,6 km et par végétation sur 6,5 km.

Bien que les enrochements soient un excellent outil pour la stabilisation des berges d’un cours d’eau, elles peuvent également amener diverses contraintes environnementales comme favoriser un réchauffement de l’eau par leur couleur foncée, créer un apport sédimentaire déficitaire en aval des enrochements et favoriser une accélération de l’eau par la surface lisse et peu végétalisée des infrastructures (image). 

Ainsi, les habitats en aval des enrochements vont avoir tendance à se dégrader, puisque l’accélération de l’eau et le manque d’apport sédimentaire finit par creuser le lit de la rivière, rendant le substrat moins propice pour le bon déroulement des activités de reproduction pour les saumons adultes et ceux d’alimentation pour les juvéniles.

L’augmentation de la température de l’eau peut aussi causer des problèmes métaboliques, et dans certains cas, mener à la mort des individus lorsque les températures sont trop hautes. L’absence de végétation sur le bord des rives accentue également le problème de réchauffement de l’eau, puisque les plantes vont avoir tendance à créer un écran pour le soleil, favorisant des zones d’ombres sur les bords de la rivière.

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