L’éperlan fait un retour timide dans la rivière des Trois-Pistoles

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Shanelle Guérin le 30 janvier 2022

L'éperlan avait quasiment disparu de la rivière des Trois-Pistoles depuis le début des années 1990 sans que les scientifiques en connaissent la raison exacte. Après des caractérisations réalisées dans ce cours d'eau au printemps dernier, des biologistes constatent le retour timide de ce petit poisson.

« On sait qu’il est là, qu’il est pêché, mais son retour est tranquille. »

— Une citation de  Marie-Camille St-Amour, chargée de projet de l’OBV du nord-est du Bas-Saint-Laurent

On a fait un inventaire exhaustif, mais il faut savoir que les œufs d’éperlan, c’est très très petit. C’est environ un millimètre de diamètre, donc ce n’est pas facile à voir. Il va certainement y avoir d’autres inventaires qui vont suivre, précise Marylène Ricard, biologiste au Bureau d’écologie appliquée.

On n’est pas prêts à dire qu’il y a une grande population d’éperlans qui vient frayer dans la rivière des Trois-Pistoles, mais c’est encourageant, soutient-elle.

L’éperlan est une espèce désignée vulnérable par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP).

C’est vraiment une espèce qui est fragile quand la qualité de l’eau baisse relativement à l’envasement des frayères d’éperlans ou à la quantité de périphytons qui pourraient limiter la survie des œufs, mentionne Marie-Camille St-Amour.

Le périphyton désigne une communauté complexe d’organismes microscopiques comme des algues, des bactéries ou des détritus qui s’accumulent à la surface des objets et des plantes submergées dans l’eau.

Une opération de sensibilisation à la présence de l’éperlan dans la rivière des Trois-Pistoles était organisée samedi au quai de Rivière-Trois-Pistoles. L’Association des pêcheurs d’éperlans de la rivière Rimouski était également présente pour discuter avec les pêcheurs.

 

Plusieurs actions sont à entreprendre pour protéger cette population de poissons. Dans le cas de l’éperlan de la rivière des Trois-Pistoles, Marie-Camille St-Amour pense qu’une amélioration de la qualité de l’eau jouerait pour beaucoup.

Pour l’améliorer, on peut planter des bandes riveraines qui vont filtrer d’eau, on peut parfaire nos pratiques agricoles, assurer une bonne gestion des eaux de pluie dans les différentes municipalités. Mais ce n’est pas quelque chose qu’on peut améliorer du jour au lendemain : ça s’échelonne sur plusieurs années, explique la chargée de projet à l’OBV du nord-est du Bas-Saint-Laurent.

Mme St-Amour estime aussi que la collecte d’informations sur cette espèce permet de mieux la protéger. La biologiste Marylène Ricard travaille d’ailleurs avec le ministère des Forêts, de la Faune et des ParcsMFFP sur un projet expérimental pour déterminer si l’ADN environnemental (Nouvelle fenêtre) pourrait être utilisé pour détecter les activités de fraie dans l’eau de la rivière au printemps.

De son côté, Mme St-Amour croit que la collaboration entre scientifiques et pêcheurs est importante : tous ont le même but, c'est-à-dire que l’éperlan recouvre la santé pour continuer à prospérer.

Selon la biologiste Marylène Ricard, les quotas de 60 poissons par jour par pêcheur dans la zone 21 instaurés par le ministère des Forêts, de la Faune et des ParcsMFFP ne devraient pas exercer de pression sur la ressource.

Avec la collaboration de Laurie Dufresne et de Fabienne Tercaefs

 

 

[buddy]

S’t’encourageant...!