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Redonner au peuple l’accès à ses plans d’eau.


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Bonjour !

 

-24 juin 2021

 

L’arrivée des vacances estivales invite à une réflexion sans détour sur la problématique de l’accès à l’eau au Québec.

Nos pouvoirs publics doivent ouvrir les yeux sur une réalité criante : les plans d’eau du Québec sont une propriété collective ; leur accès doit être bien sûr encadré, mais d’abord considérablement élargi. L’île de Montréal, immense par ses 482 km2 et ses 266 km de rives – excluons l’île Notre-Dame –, combien y a-t-il de plages publiques pour rafraîchir 2 millions de résidants en période de canicule ? … Pas plus de deux dignes de ce nom. Et à Toronto, combien ? … Une bonne douzaine.

La difficile quête des eaux du fleuve par les citoyens ne concerne pas que les agglomérations de Montréal et de Québec. De Rivière-Beaudette à Carleton-sur-Mer ou Havre-Saint-Pierre, combien y a-t-il de plages accessibles et pourvues de services pour la petite famille ou le visiteur à la recherche d’un lieu de baignade ?

À la source de cette privation, il y a la question de la privatisation des rives. Il en résulte que les cours d’eau se retrouvent en majeure partie « enclavés ». Le Code civil du Québec ne soutient-il pas le principe voulant que nul propriétaire ne doive être enclavé et privé de la jouissance de son bien ?

Et comme pour aggraver le problème, au cours des dernières décennies, des actions de spéculation immobilière, pas très honorables, ont été menées en toute complicité avec certains conseils municipaux. Ces actions ont conduit à la privatisation d’espaces riverains exceptionnels, reconnus publics, au profit et à l’avantage exclusif de propriétaires plus futés que les élus.

Il faut se préoccuper de la « privatisation économique » reliée à une tarification jugée excessive pour les familles à faibles revenus. Comment expliquer que la SEPAQ demande 18 $ à un couple pour une baignade d’une heure ou deux à Pointe-Taillon (même tarif à la plage Jean-Doré de la Ville de Montréal), alors que les grandes plages de sable comme celles de Wells, Ogunquit, Kennebunk (Maine), Hampton (New Hampshire), Miscou (Nouveau-Brunswick) sont accessibles gratuitement ?

L’eau, qu’elle soit celle de rivières, de lacs ou du Saint-Laurent, relève entièrement du patrimoine collectif. Notre gouvernement est fiduciaire de ce patrimoine. Peut-il encore longtemps fermer les yeux sur les trop nombreuses conditions qui en limitent l’accès ? Au plus vite, une politique nationale à ce chapitre. À maints endroits, sous la pression populaire, des gouvernements ont racheté des bandes riveraines ou facilité la relocalisation de certaines activités portuaires pour en donner jouissance aux citoyens.

 - Pierre-Paul Sénéchal, journal La Presse.

 

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