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Le bonheur est sous la pluie au Chevreuil blanc!


Kazz

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Troisième volet de notre séjour annuel de la fin août au Chevreuil blanc pour ma complice, je devrais plutôt dire ma vedette et moi. Vedette? Bien oui, Carole est désormais une véritable star de la pêche... Vous allez comprendre ce que je veux dire si vous lisez bien attentivement ce récit!

 

14h10, mardi le 27 août 2019, nous arrivons au pavillon d'accueil de la pourvoirie Chevreuil blanc.

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Une quinzaine de minutes plus tard, nous entrons dans notre chalet, le #20 situé sur le bord du lac des Camps. Un très bel endroit avec une vue magnifique sur ce petit lac à mouchetées.

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Pour ce premier après-midi de pêche, nous avions déjà pris la décision de débuter en grand, et nous rendre sur le majestueux lac Croche.

Arrivés sur les quais, nous faisons connaissance avec un couple qui en sont à leur dernière journée et qui sont un brin découragés... Ils ont pris une demi douzaine de mouchetées, mais ils sont bredouilles d'arcs-en-ciel après avoir pêché sur le lac Croche, sur le lac Marion et les voilà pour une dernière tentative sur le Croche. Le monsieur me dit qu'un habitué de la pourvoirie lui a expliqué qu'au lac Croche, pour prendre du poisson, il faut demeurer dans une baie bien précise à droite des quais et ne pas perdre son temps et aller ailleurs. Son contact lui a aussi dit qu'il faut pêcher avec des petites Lake-Clear et un bas de ligne de 6 pieds suivi d'un hameçon et d'un vers.

Je l'écoute poliment, et je dis alors au couple que sur ce lac, il y en a du poisson. Je sors alors mon Iphone et je leur montre quelques photos de notre pêche de l'an dernier, sans oublier de leur montrer la photo de la belle arc-en-ciel de 8 livres que Carole avait prise! [si vous ne l'avez pas déjà fait, aller lire, et voir surtout!] J'explique alors au monsieur le montage que j'utilise : chapelets 24 à 36 pouces précédé d'un plomb keel d'une once, le tout suivi d'un émerillon et d'un bas de ligne de 20 à 36 pouces muni d'un hameçon slow death et d'un vers, ou d'un killer crawler. C'est bien beau tout ça, mais... des chapelets de 24 à 36 pouces, il n'en a pas! Pas de problème pour moi, avec des agrafes, il peut se fabriquer alors un petit chapelet de cuillères ondulantes avec quelques Lake Clear! Il s'ajoute un plomb d'une once comme je lui conseille et il terminera son montage avec un bas de ligne plus court et un appât! Pendant que je lui parle, Carole est en discussion avec sa conjointe et lui explique qu'il faut dérouler au minimum un bon 75 à 80, voire jusqu'à 90 pieds de fil afin d'atteindre la bonne profondeur où se trouve la truite à ce temps-ci de l'année.

15h30, c'est un départ! Mais comme l'an dernier, il vente... et il pleut! Ouach...!!! Le vent souffle et afin de ne pas virer dans tous les sens, je mets mon Minn Kota en vitesse maximale. J'arrive à dérouler mon fil, je compte le nombre de pieds : 65... 70... 71... bang!! Une attaque! Mais le poisson n'est pas ferré. Je ramène tout de même ma ligne, et oui, mon vers est amoché. Je recommence alors, et je décide de dérouler 75 pieds et de rester là. Carole de son côté a déroulé 85 pieds de fil. Nous naviguons difficilement, nous passons devant le camps #26 et bang! J'ai une attaque vigoureuse! Et ça y'est, je l'ai ferrée! Le combat s'engage, je ramène et Carole n'a aucune difficulté à puiser notre première truite arc-en-ciel du séjour! Seul bémol, nos lignes se sont croisées et celle de Carole est toujours à l'eau et le vent nous pousse vers le bord. Pendant que je ramène avec mes mains la ligne de Carole, bang! Un poisson! Je ramène en tirant à deux mains et que vois-je? Un achigan de belle taille! On décide de le garder, il fera partie de notre entrée! Sur le quai du camps #26, un couple se prépare à s'aventurer sur l'eau, le monsieur nous demande si nous sommes en difficulté. Je réponds que non, et que nous sommes affairés à refaire nos lignes, que nous avons déjà deux prises, une truite et un achigan! Surprise pour eux; il y a de l'achigan dans lac Croche, ce qu'ils ignoraient.

Passent alors devant nous le couple à qui nous avions parlé sur les quais, je leur montre notre truite! Malheureusement, je n'ai pas eu d'autre occasion de leur parler et de savoir s'ils ont eu du succès ou non.

Lorsqu'à 18h nous sommes de retour aux quais, c'est 5 truites arcs-en-ciel (4 pour moi et une pour Carole), ainsi qu'un achigan (pris par Carole) qui sont sur la glace! Ainsi, malgré les bourrasques et la pluie, notre pêche a été pas si pire! En discutant avec d'autres pêcheurs, nous apprenons que tous le monde est bredouille, sauf un duo sur les quais en même temps que nous qui en ont pris une seule, ils en avaient aussi pris une de 5 livres la veille.

 

Vous aurez deviné que notre soirée, bien au sec dans le camps, s'est déroulée dans la joie, les rires, et quel festin : achigan, truites arcs-en-ciel, saucisses chorizo ainsi que cette belle poêlée d'oignons et de patates, le tout généreusement arrosé d'un bon petit vin blanc!

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Le bonheur, ce soir-là, il était au camps #20!

 

Au matin du mercredi, de la shnoutte dehors! Il pleut fort, très fort et il vente tellement que des fenêtres du chalet on voit les arbres bouger et sur l'eau du petit lac des Camps, c'est très agité.

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Il est 6h30 et le café est prêt, mais est-ce qu'on s'en va sur l'eau, sur le lac Missionnaire qui est très grand et où nous avions eu de la misère à naviguer l'an dernier? Vers 10h, il pleut encore, mais c'est moins pire, prise de décision, on met nos imperméables et on y va, en nous promettant de ne pas être téméraires et de rebrousser chemin si ça devient périlleux.

 

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Une fois aux quais du lac Missionnaire, quelques véhicules sont en attente, mais peu à peu les plus braves sortent les équipements et se préparent et s'engager sur l'eau. Malgré un capuchon d'imperméable bien en place, un monsieur nous fixe et soudain il dit :

« Hey! Vous êtes la madame sur la photo au pavillon d'accueil! »

D'autres pêcheurs demandent alors de quoi il s'agit, je sors alors mon Iphone et c'est la cohue pour voir la photo de Carole avec sa grosse truite de l'été dernier!

Vers 11h, nous sommes prêts à naviguer, sous la pluie et contre le vent! Carole déroule son fil et soudain... oui, bang! Notre première mouchetée, une très belle de .81 livre qui se retrouve dans la glacière. En quelques heures, c'est en tout 4 mouchetées, dont une de 1.19 livre que j'ai prise, qui seront déjouées. Je croise d'autres embarcations, le nombre de prises varie de 2 à 7, et plusieurs nous disent aussi avoir pris des petits achigans et des perchaudes. De notre côté, c'est avec regret que nous décidons de quitter le lac bien avant la fin de l'après-midi, à cause de la température et de retourner au camps où nous prenons le temps de nous sécher, de changer nos vêtements, de nous faire un bon lunch et vers17h30 la pluie ayant cessée, nous en profitons pour faire un petit tour sur le lac des Camps où nous croisons le couple qui a l'autre camps sur le lac. On entend alors le monsieur qui dit :

« Est-ce que c'est vous la madame qui a pris une grosse truite l'an dernier? »

Ah ben là!! J'en reviens pas! Pas possible... pas moyen de rester incognito!

Ça faisait bien une heure que nous patrouillions le lac, et niet, rien, aucune touche alors que les truites sont bien présentes au sonar. Puis je me prends au fond, puis quelques minutes plus tard, Carole ramène un gros tas d'algues au bout de sa ligne. Je mets alors le moteur à off, je ramène ma ligne et alors que ma cuillère est bien en vue, que vois-je aussi qui la suit, et bang! Une première mouchetée!

Hum...

Nous déroulions 55 pieds de ligne du côté de Carole et 65 pieds de mon côté. On se dit que nous n'avons peut-être pas la bonne stratégie, même si le sonar indique que la truite est entre 20 à 25 pieds de profond. Carole décide de ne dérouler que 30 pieds, moi 45 pieds et on décide de refaire un tour, même s'il commence à faire sombre et qu'il est presque 19h30. À peine avions nous décollé que voilà que ça mord sur la ligne de Carole. On rentre ainsi avec deux mouchetées et avec la quasi certitude que nous avons trouvé ce qui clochait.

Au matin du troisième jour, devinez quoi? Il vente atrocement et, bien entendu, une petite pluie intermittente est de la partie. Vers 8h30, alors que la tasse de café est encore à moitié pleine, on décide de faire une petite heure et demi de pêche sur le lac des Camps, question de vérifier si notre hypothèse sur la profondeur était la bonne. Mais déjà la décision était prise : il faut qu'à 11h30 maximum nous soyons sur le lac Croche! Entre 9h15 et 10h30, deux mouchetées ont été prises en déroulant 35 pieds de ligne. Nos montages étaient simples : petite Toronto Wobbler argent et bleu pour moi, petit chapelet rose flashant de 12 pouces pour Carole, le tout suivi d'un bas de ligne de 24 pouces composé d'un émerillon, de fluo 8 lbs test et d'un petit hameçon pieuvre muni d'un bout de vers.

Le ciel menaçant viendra retarder notre départ vers le lac Croche, et c'est à 12h30 que nous arrivons finalement sur les quais du grand lac. Bonne nouvelle, la pluie a cessé!

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Sur place, un couple s'affaire à plier bagage en nous disant qu'ils en ont pris trois durant la matinée, mais voilà encore d'autres qui reconnaissent Carole! Elle est ma star à moi! Parle, parle, jase, jase sur les quais, on se fait dire que le lac Croche a la réputation d'être le lac le plus difficile de la pourvoirie ex-aequo avec le lac Missionnaire. Loin de nous inquiéter, Carole et moi, on demande aux autres comment ils pêchent et avec quoi, et on explique ce que nous on fait.

Une fois sur l'eau, le vent souffle toujours, mais j'ai mon moteur 6hp qui nous permet de nous déplacer. La pêche est phénoménale... pour nous! Ça devient presque gênant!

 

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On voit plusieurs chaloupes au fond de la baie à droite, et nous décidons que nous, on y va pas!! On croise des duos qui sont bredouilles, des gens qui nous disent que leur groupe de 4 personnes n'a pris qu'une seule truite depuis 4 jours, d'autres qui s'approchent et viennent nous parler, ayant vus de loin que... moi j'ai toujours l'épuisette en mains! Bien oui, Carole accumule les prises a un rythme déconcertant, alors que moi, en spectateur, je suis toujours en attente de ma première arc-en-ciel de la journée. Ça devient indéniable que si on me pose la question « il est où le bonheur, il est où? » je réponds sans hésiter qu'il est dans ma chaloupe!

 

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Je pense que ça se voit, n'est-ce pas?

Et puis, ça débloque et j'en prends enfin une, puis une autre! Il faut bien que Carole pratique elle aussi son coup d'épuisette! La pêche est tellement bonne que nous prenons le temps de discuter avec d'autres duos sur l'eau afin de leur expliquer comment on pêche. Ce que je vois des autres c'est qu'ils longent les berges et sortent quelques pieds de fil, ayant comme montage des petites cuillères. Les autres duos nous disent qu'ils ont étonnés de nous voir naviguer au centre et au milieu du lac, loin du bord, alors que, me disent-ils, la truite, ça se prend sur le bord et dans les baies! Voici une carte du lac, les points rouges indiquent là où nous avons pris une truite, les lignes rouges indiquent où nous avons passé la majeure partie de notre temps et où nous avons pris la majorité de nos poissons. Le carré bleu indique la baie où la majorité des pêcheurs s'entassaient et où nous avions décidé de ne pas aller.

 

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Nous pêchions avec un montage désormais devenu classique et bien connu des lecteurs de ce forum, un montage mis au point par notre collègue Mirage : Plomb keel d'une once, chapelet de 24 à 36 pouces, émerillon, bas de ligne en fluo ou en mono, hameçon slow death muni parfois d'un vers de terre, parfois d'un killer crawler. Mais comme je vous ai dit que la pêche était vraiment bonne, j'ai essayé des choses, notamment un montage de deux ondulantes Williams comme ceci :

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Le tout était suivi d'une agrafe, d'un bas de ligne de 20 pouces et de ce yo-zuri qui m'avait été conseillé par André Morin.

 

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Vers 18h, nous sommes rentrés aux quais parce qu'on commençait à avoir une petite faim, satisfaits de notre pêche.

Une fois au chalet, le monsieur installé dans l'autre chalet sur le même lac vient me parler et c'est vraiment très plaisant comme conversation. Il enfile les anecdotes, lui il vient à cette pourvoirie depuis 22 ans et se souvient du temps où il se prenait de la mouchetée indigène. Mais ce qui retient son attention, c'est le fait que je suis accompagné d'une femme qui aime la pêche. Il me dit :

« Avoir une femme comme ça, c'est certain que vous êtes béni de Dieu », et il me parle de la photo qui est sur le mur à l'accueil, du fait que désormais Carole est en quelque sorte au Temple de la Renommée de la pourvoirie et qu'il nous souhaite de pouvoir venir encore souvent en ces lieux!

La dernière nuit est difficile : impossible pour moi de fermer l'oeil tellement il pleut fort et tellement c'est bruyant lorsque l'eau cogne sur la toiture en métal. Vers 5h00 du matin, je me lève, je vais me faire un café et j'attends que Carole se réveille, elle qui a fini par s'endormir un brin. Nous voulions pêcher quelques heures sur notre petit lac à mouchetées, tout en étant conscients que l'heure du départ à la pourvoirie est 11h. À 8h30, nous sommes prêts, on se dit que nous avons deux belles heures devant nous. Au final, ce sera 5 belles mouchetées qui viendront visiter notre épuisette! Elles ont toutes été prises à la traine en déroulant 45 pieds de ligne.

À l'accueil, lorsque nous déclarons nos prises, nous nous faisons confirmer ce que nous savions déjà : Nous sommes très au-dessus de la moyenne! Nous repartons avec 13 mouchetées, deux limites d'arcs-en-ciel en plus de ce que nous avons dégusté sur place.

À bientôt pourvoirie Chevreuil blanc!

 

 

** N.B. quelques fautes corrigées à 21h54. Merci de me les avoir signalées!

Modifié par Kazz
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Superbe récit. Mais ce que j'apprécie le plus, c'est ta générosité de passionné qui n'hésite pas à partager tes techniques et spots sur cette pourvoirie! Autant sur l'eau qu'en ligne. Ça, c'est digne de mention!! Vraiment, bravo!!

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il y a 13 minutes, neo a dit :

Superbe récit. Mais ce que j'apprécie le plus, c'est ta générosité de passionné qui n'hésite pas à partager tes techniques et spots sur cette pourvoirie! Autant sur l'eau qu'en ligne. Ça, c'est digne de mention!! Vraiment, bravo!!

 

Grand merci! Je donne et transmets simplement ce que j'ai reçu! Je mets en application une somme de conseils et de coaching dont j'ai bénéficié de la part de notre collègue du forum Mirage. J'ai utilisé un leurre que m'a recommandé un autre de nos collègues du forum, Méchant Malade André (André Morin). C'est en toute justice que je peux partager à mon tour un peu d'expérience et d'innovation. 

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Bravo Kazz pour ce magnifique récit. 😍

Un peu décevant comme température ☹️

mais vous avez quand même réussi à faire une très belle pêche 😀

malgré les heures de pêche écourtées.

C'est toujours surprenant de voir que plusieurs

pêchent encore les bords comme au printemps. 😮

 

Bien hâte d'y être dans 10 jours.

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  • 1 month later...

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