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Tante Prudence et ses morues


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Retour de la morue ?

De parenté (Beaulieu) habitant Mont-Joli, j’avais également un oncle (Albert St-Amant) possédant un petit site de villégiature se résumant à quelques petites cabines côté fleuve qu’il louait aux touristes de passage. Situé sur ce que l’on appelle aujourd’hui ‘’la route de mer’’ entre Ste-Flavie et Métis, celui-ci, parce qu’aussi grand pêcheur, nous avait invité à vivre l’expérience de la récolte de poissons de l’estuaire.  Marqué de l’époque où la présence et l’abondance de morues ne pouvait être que mémorable pour tout adepte ou initié s’y intéressant, nous arrivons donc pour un week-end de pure découverte en ce lieu de variété d’espèces, techniques de capture et d’approche à la navigation par une adaptation aux variantes météo souvent immédiates. --- Après de généreux échanges en causerie familiale d’une fin d’après-midi ensoleillé, le vent étant quasi inexistant et la marée à son plus haut niveau, le vieil oncle nous ayant avivé de ses explications de pêcheur expérimenté qu’il était, le paternel et moi proposons malgré la journée déjà avancée de tenter l’aventure  du flétan, cette pêche se pratiquant à seulement un mille au large. Comme nous avions notre petite embarcation d’aluminium 12 pieds et tenions de façon absolue à nous rendre à cet endroit, le vieil homme nous le déconseilla vivement. Le flétan de ces eaux dont certains spécimens pouvant atteindre jusqu’à 200 livres avait la puissance requise au risque de faire plonger n’importe quelle petite embarcation de ce type. Considérant notre insistance, il nous conseilla à tout le moins de planter un couteau sur un banc à proximité de façon à pouvoir couper notre monofilament (300 livres test) au besoin. Sortie sans résultat. – Sommes allé sans grand succès pour cet espèce puisque des multiples voyages à cet endroit, année après année, nous n’avons récolté qu’un seul flétan d’environ une trentaine de livres. --- ‘’LA VRAIE PÊCHE’’… À notre retour, l’oncle avait déjà tout préparé pour le matin suivant … Journée encore très chaude et ensoleillée se pointait malgré un vent dominant du nord-est faisant claquer vagues aux rochers à quelques 200 mètres du niveau d’eau de la veille puisque notre regard portait maintenant à la vue d’une marée à son plus bas niveau. Notre homme démarra son vieil Allis-Chalmers, la remorque panachée de sa très belle verchère, fraichement repeinte de 18 pieds avec nous à l’arrière à bord pour nous descendre à travers d’immenses rochers de grève. La mise à l’eau terminée que nous avions peine à *maintenir l’embarcation fouettée des vagues pour qu’elle ne percute les rochers latéraux et/ou submergés, histoire de donner à l’oncle le temps de rapporter son équipement et de revenir à pieds pour l’embarquement. Naviguons maintenant sur des vagues très allongées de plusieurs mètres et de par de mes souvenirs, environ 1 mètre de hauteur. Malgré une embarcation de cette importance, la perte du rivage est commune par ascension et descente entre les vagues  et ce, même lors de vents modérés. L’oncle nous guide encore face à chez lui à une distance de 3 milles au large où nous embrochons un morceau de hareng d’environ 3 à 4 centimètre carré à notre hameçon triple suivi d’un énorme plomb-cuillère argenté pour plonger celui-ci à quelques 125 pieds de profondeur. De là, nous devions remonter celui-ci d’environ un mètre et demi et ‘’jigger’’ doucement en continu. Une fois piquée à cette profondeur, on peut comprendre que sous l’effet de la décompression causée par la remontée, la morue arrivait à l’embarcation pratiquement inerte. Seulement quelques heures de pêche suffisaient pour garnir le fond complet d’une embarcation. Tous de très beaux poissons de poids varié dont quelques-uns se démarquaient fréquemment par des valeurs oscillant entre 35 à 55 lbs.--- «’’ On en attrapait de la morue’’ » --- Malgré le fait que jamais personne ou d’études n’aient démontré hors de tout doutes la cause exacte de la disparition de l’espèce, le prélèvement, le partage et l’  entière consommation de la ressource suite à de nombreuses expéditions fructueuses de ma part est tendancieux envers soi-même. Aucune limite de prises n’était à l’époque attribuée à cet espèce, je me die tout de même: ‘’stoo, en a-t’on vraiment trop pogné… ?’’

*-  Je vous parle ici d’un événement marquant de la dernière année avant le décès du vieil oncle et que le site ne soit vendu.

… comme la rentrée du bateau lors du retour ne se fait jamais au même endroit dépendamment de la hauteur de la marée, frappant la coque de quelques récifs en approche au débarquement de moi et l’oncle, celui-ci parti à pied chercher notre tracteur et remorque, mon paternel commande quelque peu la marche arrière de l’embarcation pour l’éloigner du danger présent.  Croyant être en présence d’une profondeur de quelques pieds, il décide soudainement de ‘’sauter à l’eau’’, histoire de faciliter le maintien de l’embarcation dans ces conditions que je qualifierais d’extrêmes. ‘’Bétise’’, il se retrouve avec de l’eau à bas d’épaules, à tout tenter afin d’empêcher l’embarcation de frapper des rochers latéraux et submergés. Je revois encore une scène qui n’a duré heureusement que quelques secondes, une main élevée, tenant fermement le taquet d’amarrage sur le dessus du ‘’deck’’ de la proue, de l’autre main tenant le cordage de rappel, je le voyais s’élever à chaque retour de vague pour retomber complètement instable, les pieds au fond de l’eau sur ces rochers irréguliers et glissants, peine à se relever à quelques reprises que la coque de la proue le frappa à nouveau solidement. Quelques ecchymoses sans conséquence aux épaules et une à la tête provoquées par ces réactions répétées au tangage créé de ces vents violents par une mer agitée.

Chose semblable s’est d’ailleurs répété lors d’une première sortie de saison sur l’immense bassin du Réservoir Blanc par l’achèvement de construction du chalet d’un ami, chalet n’étant accessible que par voie navigable et embarcation surchargée de matériaux. --- Proximité d’un rivage abrupt parsemé de rochers de toutes dimensions, par grand vent, agitation et haut niveau des eaux printanière, l’un s’affairant à descendre l’une des sections du quai, l’autre, de l’eau à la ceinture ayant toute la misère du monde à maintenir l’embarcation stable d’un ancrage impossible dû aux vents, vagues et courants. ‘’ Ça brasse en ta…’’ -- Une main à l’embarcation et l’amarrage (attacher aux pieux quasi submergés) des quais de l’autre. D’expérience, j’ai aussi compris alors qu’à partir de la ligne initiale de flottaison d’une embarcation, on peut la charger, charger et encore charger celle-ci jusqu’à ce que le dernier  2’’ x 4’’ que tu ajoutes fasse toute la différence. À partir de là … ça n’avance plus, ne se dirige plus et plonge littéralement à travers vagues au lieu de les surmonter.

 Quelques essais ? --- Si l’expérience n’est pas déjà tentée, choisissant une journée chaude estivale avec vents, même modérés, plongez de votre grosse embarcation, avec ou sans VFI, nagez tout autour, visualiser la hauteur de celle-ci, essayer d’attraper le dessus de votre ‘’deck’’ de proue d’embarcation, de grimper à l’intérieur de votre embarcation sans échelle d’embarquement et essayer de plus la même chose cette fois-ci avec l’aide d’une personne à bord.--- À moins que vous ne soyez plongeur pour la SQ, vous verrez … C’EST PAS TRÈS ÉVIDENT avec le menton dans l’eau.

Morale : ‘’Suivant différents facteurs influents, rappelez-vous…  que votre meilleure embarcation ne devienne jamais le cauchemar de votre pire embarquement …’’   -------- signé  -  ‘’Prudence’’

Retour en force de la morue ? --- https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1003146/retour-morue-terre-neuve

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Effectivement, équipement très rudimentaire se résumant en un nerf de capacité indiquée, monté sur un support d’enroulement, celui-ci déposé au fond de l’embarcation une fois la profondeur atteinte. --- Pour ce qui est de l’embarcation de 12 pieds, celle-ci n’ayant servie qu’à la première visite de ces lieux, n’ayant aucune connaissance de c e type de pêche.

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