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Rivière Saint-François entre le Barrage Allard et Disraeli


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Salut,

Je vais rendre visite à mes parents dans la région prochainement et je recherche quelques spots pour moucher un peu durant mon séjour.

Est-ce que quelqu'un a une carte des fosses de la rivière St-François entre le Barrage Allard et Disraeli ?

J'ai lu à plusieurs endroits qu'une carte a été publiée dans une revue datant de 2003 environ. Le seul problème est que tous les liens dirigeant vers ladite carte sont expirés.

Au plaisir,

JP

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 Au début des années 80, la population de la région de l'Amiante (Disraëli) s'aperçut de la présence de la truite brune dans la rivière Haute Saint-François. La présence de frayères aurait permis l'implantation de cette truite brune, qui était devenue acclimatée et qui se reproduisait avec facilité.
 
     En 1984, suite à la demande d'une association locale, le ministère procéda à des échantillonnages d'espèces présentes dans la rivière. Sur les quatre stations échantillonnées, trois étaient habitées par la truite brune. Suite à ces échantillonnages, une brune d'environ 10 lb (4,5 kg) fut capturée par les biologistes du ministère. Cette merveilleuse nouvelle parvint à mes oreilles, ce qui début ma merveilleuse aventure sur la Haute Saint-François.
 
     De 1986 à 1989, divers ensemencements de brunes et d'arc-en-ciel ont eu lieu sur cette rivière. Dans les années 1990, on y a même ensemencé de la ouananiche. Depuis, la population de brunes semble stable et se retrouve sur toute la longueur de la rivière.

ESPÈCES PRÉSENTES DANS LA RIVIÈRE HAUTE SAINT-FRANÇOIS

     Truite brune: petites (jusqu'à 10 pouces ou 28 cm) en grande quantité; moyennes (de 10 à 15 pouces ou 28 à 38 cm), et une bonne quantité de gros géniteurs de 18 à 24 pouces ou 46 à 61 cm), et même certains « monstres» de grosseur surprenante. La plus grosse truite brune capturée en notre présence mesurait 22 pouces (60 cm).
 
Regard sur la rivière Haute Saint-François par Jacques Juneau
     Truite arc-en-ciel: elle ne semble pas s'établir, car nous ne capturons que des truites ensemencées mais pas de petites; comme elle se déplace beaucoup plus que ses congénères à la recherche de nourriture et a tendance à dévaler la rivière, cela ne nous surprend pas. Nos captures occasionnelles se situaient dans les 15 à 18 pouces (37 à 45 cm).
 
     Ouananiche : avant les ensemencements de ouananiches, nous avons capturé quelques spécimens de ce poisson dans les dimensions de 12 à 13 pouces (30 à 33 cm) ; depuis les ensemencements, rares sont les captures de cette espèce.
 
 
     Doré jaune: très peu présent, d'ailleurs nous n'en avons jamais capturé dans les divers secteurs de la rivière, ce qui nous laisse à penser qu'il se concentre aux pieds du barrage et de la chute; pour ce qui est des populations des lacs Aylmer et Saint-François, nous ne les connaissons pas puisque nous ne pêchons pas ces plans d'eau; ils sont cependant réputés pour la présence du doré.
 
     Grand brochet: l'échantillonnage de 1994 a permis la capture d'un grand brochet dans l'eau calme de la fosse à la sortie des ruines de l'ancien barrage, mais nous n'en avons jamais capturé dans la rivière ni entendu parler que quelqu'un en avait pris.
 
     Grand corrégone et le crapet de roche: capturés aux pieds du barrage Allard lors de I'échantillonage de 1994; ces deux espèces sportives ne figurent pas dans nos limites de prises; leur présence serait due, probablement, au déversement du lac Saint-François. Les meuniers noirs, meuniers rouges, chattes de l'Est, naseaux des rapides et ras eux de terre sont des poissons fourrage que nous ne retrouvons pas dans l'estomac des salmonidés que nous capturons. Toutefois l'échantillonnage de 1994 a démontré leur présence, mais nous n'en avons jamais capturés sur nos mouches artificielles.

ABONDANCE

Truite brune rivière haute Saint-François
     Nous avons fréquenté assidûment les rivières du Vermont et de l'état de New York, principalement les rivières des Catskill. Ces rivières fortement aménagées contiennent des populations de truites indigènes supportées par d'importants ensemencements de soutien. Dans ces rivières, la remise à l'eau est obligatoire dans les secteurs de pêche à la mouche qui sont énormément utilisés.
 
     La Haute Saint-François se compare avantageusement à toutes ces rivières et, selon nous, les surpasse de beaucoup. La population de truites brunes, principalement indigènes, jouit d'une eau plus froide et de meilleure qualité durant tout l'été à cause du barrage; ce qui fait cruellement défaut chez nos voisins, particulièrement en période d'étiage. De plus, la saveur des truites de la Haute Saint-François est exceptionnelle, comparativement à celle de leurs consœurs américaines, sans parler de leur couleur fortement orangée, semblable au saumon de l'Atlantique, à cause notamment de la présence du zooplancton du lac Saint-François qui se déverse dans cette rivière. La robe de ces poissons est beaucoup plus colorée que celle des truites des rivières américaines. On retrouve deux teintes de coloration chez nos truites: celles au ventre or, dos olive avec des points rouges, typiques des truites françaises et allemandes; et celles au dos brun, flancs plus argentés, ventre jaunâtre et dont les points plus nombreux tirent sur le bourgogne, comme chez les truites écossaises.
 
     Les Américains ont estimé le nombre de truites d'une longueur moyenne de 11 à 14 pouces (2,2 à 30 cm) à 1250 par kilomètre. Nous pouvons affirmer que la Haute Saint-François égale cette abondance et la dépasse grandement dans de nombreux secteurs. De plus, la rivière étant plus grosse (plus grand débit d'eau) que les rivières américaines citées, avec une plus grande population (selon nous) et avec une pente importante, nous retrouvons tout le long de son parcours un plus grand nombre de fosses, plus rapprochées les unes des autres, offrant oxygène et les conditions idéales pour la truite brune. Les grandes populations d'insectes aquatiques démontrent la bonne santé de la rivière. Tout ceci confirme la qualité exceptionnelle de cette rivière pour la pêche à la mouche.

FRAYÈRES

     Suite aux informations que nous avions eues, il y a 15 ans, sur la présence de frayères sur la Haute Saint-François, nous avons capturé plusieurs petites truites et constaté la présence de gros géniteurs dans les fosses et leur migration (août à mi-septembre) vers des lieux précis en prévision de la reproduction. Ces lieux correspondent pour l'ensemble à la localisation des frayères potentielles identifiées en 1984. Face à ces informations et à la lumière de nos observations, nous pouvons situer les populations de petites truites et de gros géniteurs dans les fosses situées près de ces frayères potentielles.

Fosses à gros géniteurs

     En partant du bas de la rivière (l'aval) la première que nous rencontrons est la Fosse à Claude, suivent la Fosse des cèdres, la Fosse à Armelle, la Fosse en haut du vieux barrage, la Fosse du Père Jacques, la Fosse du Taureau dangereux. Note: En août, migration importante vers la Fosse des îles.
Fosses de la rivière haute Saint-François
     Des pêcheurs à la mouche capturent fréquemment de gros géniteurs dans la Fosse du barrage Allard. La présence des gros géniteurs dans des fosses plus profondes, tout près des frayères potentielles, indique qu'ils se sont installés dans ces fosses profondes durant les 15 dernières années. Ces gros géniteurs sont cannibales et défendent leur territoire contre la présence de petites et moyennes truites. Pour se reproduire, ils se déplacent sur de courtes distances (sauf pour la frayère près de la Fosse des îles), vers ces frayères que nous avons observées tout près de leurs fosses profondes.
 
     C'est dans les pouponnières observées par les captures constantes de poissons de petites dimensions (importante concentration) que les pêcheurs ont tendance à s'initier à la capture de la truite brune en rivière. On remarquera que ces pouponnières sont situées en aval des fosses avec gros géniteurs et aussi en aval des frayères potentielles:

     • Les trois fosses en amont de la Fosse à Claude.
     • La pouponnière du vieux barrage est en deux parties soient: la grande fosse en aval du vieux barrage et la tête de ces fosses le long des grosses roches du côté de la route.
     • Les deux fosses qui sont situées entre la fosse du camping et la Fosse du Père Jacques.
     • En amont de la Fosse du Taureau dangereux.
     • Le chenal du côté de la route de la Fosse des îles.
 
     Fosses où on retrouve régulièrement des poissons de grosseurs moyennes. Dans ces fosses, les poissons ont un comportement social. Les plus grosses et les plus fortes truites occupent les meilleures positions pour l'oxygène et la nourriture (insectivores non encore cannibales). Ce sont des sites de transition et de maturation:

     • Les fosses du stationnement du 4H.
     • La Fosse du Grand ciré.
     • La Fosse des fils.
     • La fosse derrière l'île au vieux barrage.
     • La Fosse étroite.
     • La Fosse du camping.
     • Les deux fosses en aval de la Fosse du Taureau dangereux.
     • Les trois fosses derrière les îles de la Fosse des îles.
     • La Fosse à Denis en amont de la Fosse des îles.
     • La Fosse à l'orignal.

ÉQUIPEMENT DE PÊCHE À LA MOUCHE

     On pratique la pêche à gué tout le long de la rivière. Seuls les accès sont un peu problématiques. Pour parcourir cette rivière de près de sept kilomètres, trois accès publics sont disponibles du chemin du sixième rang. Le premier se situe au stationnement du barrage Allard tout en haut de la rivière. Puis, à mi-chemin en aval, il existe un petit stationnement appartenant à Hydro-Québec, qui donne accès aux fosses du vieux barrage. Enfin, tout en bas de la rivière, il y ale stationnement aménagé par les 4H, au pont de la route 263. Une vue panoramique remarquable sur la chute et la rivière s'offre aux visiteurs. Au pis aller, ces accès permettent de pêcher facilement sur deux kilomètres de rivière.
 
regard-sur-la-riviere-haute-saint-franco
     Chaque pêcheur à la mouche a son équipement préféré, Il est donc un peu délicat de suggérer quel équipement utiliser. Toutefois, comme nous connaissons mieux la rivière et les habitudes de la truite brune que la majorité des gens, nous nous permettons de souligner quelques faits importants dont on doit tenir compte avant de se lancer à l'assaut de la Dame brune.
 
     Par exemple, des bottes pantalons confortables, ceinturées à la taille de façon sécuritaire, un bâton de marche, ainsi que des bottillons à semelle de feutre sont plus que recommandés pour pêcher dans cette rivière à eau froide, à débit rapide et à fond rocailleux. La veste de pêche permet évidemment de transporter les innombrables accessoires lorsqu'on se déplace sur de grandes distances. On risque d'avoir besoin de refaire son bas de ligne, de changer de mouches et de se désaltérer. L'épuisette permet de cueillir ces salmonidés de façon pratique et sécuritaire. N'oublions pas des lunettes à verres polarisés, principalement de couleur ambre car la teinte de l'eau de la rivière est brunâtre. Finalement, nous recommandons une lampe de poche à ceux qui pêchent en soirée et qui veulent revenir sans blessures à la civilisation.
 
     La truite brune étant un poisson très méfiant, vous serez sans aucun doute obligés de faire souvent des lancers à bonne distance. Il faut tenir compte aussi du fait que la rivière est encaissée dans un couloir où le vent s'engouffre presque tout le temps. Votre canne préférée fera sûrement l'affaire, mais nous pensons qu'idéalement une canne à action plutôt rapide, de 8 à 9 pieds (3 m), permet de déplacer l'artificielle sur une longue distance, même par temps venteux.
 
     Avec la truite brune, la précision du lancer et la présentation délicate de l'artificielle sont des éléments importants pour réussir une capture qui est souvent faite sur un premier lancer. La plupart du temps on pêche la truite brune avec des artificielles en surface ou sous le film de l'eau d'où l'utilisation d'une soie flottante. À cette soie il faut attacher un bas de ligne long et à bout fin. Entendons-nous bien, le minimum de ce bas de ligne nous paraît être de 11 pieds (3, 5 m) (vous avez bien lu) et le maximum est de 13 pieds (4 m). Pourquoi? Parce qu'il s'agit là d'un poisson hautement sélectif et que les trois derniers pieds du bas de ligne sont tellement fins que le poisson peut difficilement les repérer. Bien sûr on parle là de bas de ligne ultrafin, de deux à quatre livres de résistance! 11 faut être poli lors des ferrages et des récupérations.

LES ARTIFICIELLES

     Notre salmonidé se nourrit principalement en soirée et tôt le matin. Son régime consiste en grande quantité d'insectes aquatiques. Lorsque le rythme de gobage d'insectes atteint 10 insectes à la minute, il devient sélectif dans sa nourriture. Il faut donc lui offrir une artificielle semblable à son menu.
 
regard-sur-la-riviere-haute-saint-franco
     Nous privilégions les imitations d'éphémères dans les moments de gobage intensif. Si la truite s'élance en dehors de l'eau pour attraper le rapide phrygane (Caddis), en après-midi, l'utilisation d'artificielles flottant haut et dansant sur l'eau apportera le succès. Plus tard, lorsque ces phryganes plongent vers le fond pour y déposer leurs œufs, la brune est séduite par les mouches noyées et les mouches à plumes souples. Il ne faut pas négliger le fait que, lors des crues, les nymphes de perles de rivière (Stonefly) deviennent accessibles à son appétit insatiable. La table est mise!
 
     En ce qui concerne les éphémères, il faut se souvenir qu'au début de juin, les soirées sont les plus longues : l'eau s'est suffisamment réchauffée pour permettre l'éclosion d'insectes aquatiques et pour sortir la truite de sa léthargie hivernale. Elle attaquera alors facilement les March Brown, d'autant plus que les insectes représentés par cette artificielle émergent lentement. C'est sûrement la plus belle éclosion se produisant sur la Haute Saint-François. À la mi-juin des Grey Fox joueront le même rôle. Au début de juillet, ce sera le tour des Green Drake en eau plus lente et des Light Cahill en eau vive. En août, il faut essayer les gros fouisseurs que sont les Varia (sèche blanche) et Limbata (sèche chocolat). Enfin, au début de septembre, c'est le festival de la Bicolor, une éphémère se retrouvant à la queue des fosses et qui grimpe sur des roches pour émerger.
 
     Du côté des phryganes à éclosion rapide, nous utilisons toutes les imitations au corps gris-brun pour les adultes ou vert pâle en émergence. Parmi les mouches à plumes souples, la Pheasant Tail pêchée sous l'eau est très efficace, surtout en après-midi tout au long de la saison.
 
     Comme la truite brune affectionne les insectes de petites dimensions, nous privilégions l'utilisation de Mini-Muddler #16 et des Adams #18, qui sont des artificielles d'exploration pour les périodes où les éclosions ne sont pas évidentes. La Adams représente un très grand nombre d'éphémères à l'avant-demi stade de leur développement, mais également elle apparaît aux yeux de notre truite comme le phrygane de cette teinte qui abonde sur la rivière. Il fa l'utiliser même pendant ce genre d'éclosion. La Mini-Muddler fait réagir la truite brune, car elle semble reconnaître de nombreux insectes de cette dimension dont elle raffole. La petite taille de l'artificielle et vitesse du courant ne laisse pas beaucoup de temps la truite pour se décider à attaquer ou non. C'est peut-être toutes ces raisons ensembles qui rendent ces deux artificielles si précieuses pour localiser les salmonidés dans une fosse.

COMMENT TROUVER LA TRUITE

     Pour satisfaire son instinct de survie, la truite brune besoin d'oxygène, de nourriture d'un abri contre le prédateurs et d'une zone de reproduction. C'est pourquoi vous trouverez ce salmonidé dans une eau moyennement rapide mais bien oxygénée. Du côté où la rive est le plus érodée, en bordure du courant ou l'affût près des grosses roches qui font obstacle au courant, la truite brune attend sa nourriture. Vous pouvez l'observer lorsqu'elle bouge pour vérifier un insecte à la dérive, lorsqu'elle fouille le fond ou le roches à la recherche de nymphes. Parfois ses flancs étincellent sous le soleil produisant un petit éclat de lumière révélateur.
 
     La truite brune s'installe pour longtemps dans un territoire qu'elle défend farouchement. Ainsi, les individus dominants, les plus gros, occupent la tête de la fosse, car ils sont les premiers à gober la nourriture descendant la rivière. Les très gros géniteurs sont carnivores mais aussi cannibales. Cela signifie qu'ils sont souvent isolés, car ils ont fait place nette. Il ne faut en conclure qu'il n'y a pas de poisson.

CONCLUSION

     La pêche de ce poisson remarquable qu'est la truite brune, dans le décor enchanteur de la Haute Saint-François peut apparaître compliquée. Cependant la capture de la truite brune vous charmera entièrement. C'est ensuite une passion dévorante (et bienfaisante, espérons-le !) qui vous fera revenir souvent sur la rivière Haute Saint-François.

RÉFÉRENCES

» Texte, photos et Illustrations: Jacques Juneau (2003).
» Magazine Pêche à la Mouche.
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